Pauline, formatrice dans un centre de récupération de points pour conducteurs verbalisés, a une méthode bien à elle pour faire de la prévention routière: elle se transforme en serial killeuse de chauffards une fois la nuit tombée…
Assez jeune scénariste et réalisateur français, Jonathan Barré signe là son troisième long métrage et a imaginé pour cette nouvelle comédie noire un pitch aussi saugrenu qu’original sur une femme se vengeant des mauvais comportements au volant, après avoir perdu son petit ami dans un accident de la route fatal. A priori, plutôt compliqué de faire rire avec un sujet aussi sensible que la sécurité routière, mais il choisit l’axe d’un faux thriller déjanté avec une bonne dose d’humour pour enrober son produit filmique avec beaucoup de dérision. Adepte du pastiche et usant d’influences lorgnant vers l’absurde (un petit côté Quentin Dupieux se remarque, en moins surréaliste cependant), Barré propose des situations décalées prônant joyeusement l’autodéfense, avec plus ou moins de réussite dans des dialogues perchés et inégaux à la fois. La drôlerie vient surtout de duo de flics stupides tenus par les compères Grégoire Lustig et David Marsais, héritant des répliques les plus amusantes. Le récit, sans être raté, connait pourtant des baisses de rythmes significatives en cours de route et amoindrit l’impact de la comédie qu’elle prétend être au départ.
En formatrice d’auto école revancharde et animée d’une rage intérieure, Laure Calamy se démène admirablement, comme elle sait parfaitement le faire et use de son potentiel comique avec dextérité. La farce contient les habituels ingrédients liés aux policiers (trognes de truands, dealers, poursuite de bagnoles et enquête qui s’enlise) et le rôle du méchant est tenu par un survivant des années 90, Tchéky Karyo, que l’on a plaisir à revoir. Jonathan Barré porte bien son nom, même si son film aurait pu partir dans un délire encore plus acide et surtout garder une tenue de route moins chaotique. Recommandable sans plus!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.