Dans le New York des années 20, Fat Sam règne en maitre sur le cabaret « Le Grand Schlem » jusqu’au jour où Dan le Dandy et son gang débarquent armés de « Spurgle Cream », mitraillette lanceuse de crème. Fat Sam, aidé de la chanteuse Tallulah, fait appel à Bugsy Malone, afin de récupérer sa place de boss n°1 de la ville. Arriveront ils à renverser Dan le Dandy?
Avant The Wall et Evita, le réalisateur anglais Alan Parker avait démarré sa carrière au mi temps des années 70 par une autre comédie musicale, en tous points originale. Son parti pris? Faire jouer par des enfants de 8 à 14 ans les rôles dévolus habituellement à des adultes dans un pastiche de film de gangsters, en respectant les codes du genre, et en soignant au maximum le réalisme des situations. On retrouve tous les ingrédients propres aux films noirs: la panoplie vestimentaire des truands, les jolies pépées de cabarets, le charleston de la décennie 20 et ses folles envolées, et bien sûr les armes dont les cartouches sont judicieusement remplacées par de la … tarte à la crème! Pas mal d’humour, d’esplièglerie et de franche parodie donc pour illustrer cette intrigue, ponctuée par de fréquents numéros chantés et dansés. Parker sort moins du lot avec son scénario, assez conventionnel, mais se rattrape sur les clins d’oeil, la reconstitution de ces années d’avant la prohibition et emporte le morceau avec une musique rétro toujours très agréable à écouter. Si sur la durée, ces bonnes idées se répètent un peu trop, elles n’en demeurent pas moins séduisantes et constitue un divertissement n’ayant pas trop mal vieilli.
Le futur auteur de Birdy dirige une troupe épatante de tout jeunes comédiens, alliant le charme, la fraicheur et l’innocence, fardés et costumés tels de grandes personnes. Parmi eux, une adorable Jodie Foster, 14 ans à peine et sortie de son rôle de prostituée dans Taxi Driver, fait preuve d’une précocité étonnante, laissant présager pour elle l’extraordinaire carrière qu’elle poursuivra ensuite. La bande son signée Paul Williams, déjà responsable de la musique de Phantom of the Paradise, ajoute au métrage un supplément d’âme. Enfin, on trouve aussi en filigrane un hommage affirmé pour le burlesque béni des Marx Brothers ou de Laurel et Hardy! Du fun et des paillettes pour un premier film culotté.
ANNEE DE PRODUCTION 1976.