CABARET

La vie du Kit Kat Club, un cabaret berlinois, à travers l’amour d’une chanteuse, Sally Bowles, pour un jeune étudiant bisexuel. Secoué par la montée du nazisme, la ville est dans la décadence la plus complète. Plusieurs personnages entrent en scène: un politicien allemand, un jeune Juif à la recherche de son identité, un professeur d’anglais londonien et bien sûr le Maitre des Cérémonies dirigeant les numéros du club…

Réalisé avec une intelligence aiguisée par le chorégraphe Bob Fosse, cette comédie musicale ne mêle jamais de façon primaire l’Histoire et la musique. Le génie de Fosse fut au contraire de mettre en scène ces deux versants à travers les numéros du Kit Kat Club, commentant satiriquement la montée du nazisme, l’antisémitisme, mais également l’homosexualité du jeune héros et enfin le triolisme. Tous ces sujets étant des thèmes très forts en soi, s’imbriquent ainsi avec une harmonie rare et en prime, avec humour et divertissement. En partie basé sur la nouvelle de Christopher Isherwood Adieu Berlin, Cabaret porte un regard cynique et étincelant sur le Berlin décadent des années 30, au moment où Hitler devint chancelier: pour ce faire les numéros chorégraphiés sont volontairement tragi comiques, outrés, à la limite du grotesque, le tout avec une virtuosité exemplaire. La séquence frappante intervenant au milieu du métrage montre un hymne chanté en plein air par un jeune hitlérien, repris en choeur par une foule inconsciente du sinistre futur qui les attend. Enfin, le film est aussi un très beau portrait de femme: celui de cette chanteuse rêvant de devenir actrice, très libérée sexuellement et amoureuse de deux hommes, eux mêmes amants. En somme, une histoire d’amour multiple contrariée par la montée du nazisme et la privation de libertés.

Dans le rôle de Sally Bowles, Liza Minnelli compose un magnifique travail d’actrice, traduisant parfaitement à la fois la tristesse et l’entrain de ce bout de femme nourri par son insatiable besoin de plaire. L’Oscar qu’elle remporta ne fut que justice. A ses côtés, Michael York se distingue par son aspect fragile jusque dans sa virilité discrète, tandis que le maitre des cérémonies se voit incarné par Joel Grey, captivant et inquiétant, sans jamais oublier d’être drôle. Une angoisse sourde plane à tout moment, un danger imminent très bien rendu par la réalisation de Fosse, jusque dans les airs pourtant enjoués de Mein Herr et Money makes the world go round. Sorti la même année que Le Parrain, Cabaret loupa de peu la statuette du Meilleur Film, mais en gagna tout de même huit! Bob Fosse ne fit jamais mieux ensuite et cinquante ans après, cette oeuvre n’en finit pas de fasciner.

ANNEE DE PRODUCTION 1972.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Scénario, réalisation, interprétation: toutes les planètes sont alignées dans ce très grand film signé Bob Fosse et illuminé par une immense Liza Minnelli! 8 Oscars ont couronné ce bijou de la comédie musicale.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Scénario, réalisation, interprétation: toutes les planètes sont alignées dans ce très grand film signé Bob Fosse et illuminé par une immense Liza Minnelli! 8 Oscars ont couronné ce bijou de la comédie musicale.CABARET