CACHE

Georges, présentateur d’une émission littéraire à la télévision et sa femme Anne ont une vie de bourgeois installés sans histoires, jusqu’au jour où ils reçoivent des cassettes vidéos de leur maison filmée depuis la rue. On y voit leurs allées et venues et un peu de leurs habitudes quotidiennes. Chaque cassette est emballée dans un inquiétant dessin représentant un personnage égorgé. Georges n’a au départ aucune idée sur l’identité de l’expéditeur…

Deux ans après le mal aimé (ou mal compris) Temps du Loup, l’autrichien Michael Haneke revient en force avec une de ses oeuvres les plus réussies et les plus inconfortables. Comme à son habitude, il cherche à déstabiliser le spectateur, à le questionner et à le mettre mal à l’aise et cette fois il le fait sous la forme d’une « fausse » enquête policière où de multiples questions vont rester en suspens. Avec une science consommée de la précision et un souci d’exigence intact, le réalisateur de Funny Games traite l’air de rien de la culpabilité collective (consciente ou non) des français envers les Algériens au cours des événements de 1962. Caché commence en effet comme un thriller « classique » avec une menace exposée clairement (un individu espionne et terrorise une famille par le biais de cassettes et de dessins) et se complexifie en épaississant le mystère de plus en plus: un peu comme un cauchemar latent qui n’en finirait pas de durer. Avec ses cadrages réfléchis, l’attention portée aux images (et encore plus ici avec l’utilisation de la vidéo pour filmer les personnages à leur insu), Haneke installe une tension qui ne dit pas son nom, manipule nos certitudes et joue avec nos nerfs grâce à une écriture au cordeau.

Le pire est qu’hormis deux séquences véritablement « choc » et choquantes, le métrage se passe dans un « calme » apparent, la violence y étant seulement psychologique et finalement plus dérangeante encore. Dans le rôle du présentateur TV persécuté, Daniel Auteuil fait de nouveau preuve d’un jeu puissant, millimétré et fait de son personnage anxieux une de ses plus belles prestations. Face à lui, Juliette Binoche retrouve Haneke après Code Inconnu et se fond idéalement dans la peau de l’épouse prise entre affolement et doute. Quant aux seconds rôles (Maurice Bénichou et Annie Girardot notamment), ils sont impeccables.  Démarré un peu à la manière du Lost Highway de David Lynch, Caché convoque les fantômes du passé et étudie les répercussions d’actes très anciens dans la vie d’un être refusant de faire face à ses responsabilités. Un film glaçant dont on ressort secoué.

ANNEE DE PRODUCTION 2005.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Haneke opte pour un thriller psychologique à sa sauce: dérangeant, complexe, et invitant à la réflexion. Du cinéma inconfortable. Auteuil parfait.

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