CAROL

Dans le New York des années 50, Thérese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance de Carol Haird, une cliente distinguée et séduisante, mère de famille et en instance de divorce. A l’étincelle de leur première rencontre, succède rapidement un sentiment plus profond…

Après le très beau Loin du Paradis avec Julianne Moore, le réalisateur américain Todd Haynes revient à nouveau au genre du mélodrame sentimental, hérité d’un de ses maitres, Douglas Sirk. Il situe l’intrigue de Carol au tout début des années 50, à New York, et conte le coup de foudre entre deux femmes de milieu social opposés et devant affronter l’homophobie et le sexisme très présents à cette époque. Haynes soigne particulièrement sa reconstitution classieuse, ses images léchées, crée de magnifiques costumes et retrouve un peu de cette ambiance rétro et feutrée. Sa mise en scène se réfugie derrière un académisme glacé avec lequel il faut composer pour parvenir à rentrer dans cette histoire d’amour saphique, où la séduction se fait délicatement, où l’on avoue pas ses sentiments facilement, où ses deux femmes se tournent beaucoup autour en conservant une certaine distance. Montrer la difficulté d’être soi dans une société corsetée et ultra patriarcale engendre souvent des clichés que le cinéaste contourne tant bien que mal (il n’est pas tendre avec le personnage du mari, présenté de façon despotique et limité, prêt à priver sa gamine de sa mère), la famille et ses conventions décrites avec une froideur clinique. Le trouble qui opère entre Thérese et Carol se fait plus perceptible dans la seconde partie du film et l’émotion arrive enfin à poindre, un peu tardivement.

Todd Haynes a fait appel à un tandem aussi dissemblable que complémentaire avec ses deux actrices vedettes. Rooney Mara, jolie comme tout, joue de manière « soft » ou disons plus introvertie, face à Cate Blanchett, sublime en bourgeoise permanentée prisonnière de sa condition d’épouse malheureuse et pourtant désireuse de mener sa vie comme elle l’entend. Précisons que cette histoire est tirée d’un roman de Patricia Highsmith (plus portée sur les intrigues policières) et que Haynes adapte avec le plus de fidélité possible, sans doute aurait il dû mettre davantage de modernité dans son propos pour aboutir à un résultat moins « désuet »? Une fois n’est pas coutume, ce mélodrame ne se termine pas obligatoirement dans les larmes et laisse une porte ouverte vers un avenir moins tourmenté.

ANNEE DE PRODUCTION 2016.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Ultra soigné plastiquement, Carol met du temps à émouvoir par un abus d'académisme. Seconde partie plus réussie. Cate Blanchett et Rooney Mara forment un tandem classieux.

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