Léo est un beau trentenaire assez fêtard, passionné de musique et en couple avec Alizée, une ravissante jeune femme, qu’il trompe allégrement. Un jour, sa vie bascule en quelques minutes, il est victime d’un terrible accident de la route. Il se réveille dans un hôpital et apprend qu’il est tétraplégique à vie. Dès lors, entre abattement et désespoir, il va devoir réapprendre tout ou presque et surtout garder l’envie de vivre, malgré son infirmité…
Tiré de la véritable histoire de l’ex acteur et désormais écrivain Bruno de Stabenrath, ce film est l’adaptation directe de son roman. Le réalisateur et producteur Steve Suissa est aux commandes du projet, désireux de relater le combat de ce jeune homme, dont l’existence bascule après un affreux accident de voiture, le laissant paralysé et contraint de vivre en fauteuil roulant. Les intentions sont bonnes et louables dès le départ, la manière de traiter du sujet ne coulera pas autant de source au final. S’il évite de trop tomber dans le piège facile du film tire larmes (ce qui était déjà en soi périlleux), sa mise en scène maladroite, un peu trop « sitcom » et l’utilisation de trop nombreux ralentis finissent par empêcher l’émotion de nous atteindre. Une certaine pudeur est à mettre au crédit du script et des situations racontées, cette qualité là est indiscutable, mais les maladresses de style font basculer le tout dans un produit un peu mièvre.
D’autre part, le choix étonnant qu’a fait Suissa pour le rôle principal pose question. Il a engagé l’humoriste Titoff, au demeurant sympathique, pour tenir cet emploi casse gueule. Il se révèle plutôt crédible, en tout cas ne verse pas dans la performance, mais il aurait fallu un acteur plus aguerri pour rendre le drame plus poignant. A ses côtés, une bande de comédiens au physique avantageux défile, mais c’est surtout la présence de Marion Cotillard qui sort du lot. Rayonnante et solaire, en seulement trois scènes, elle illumine la pellicule. Si Cavalcade ne parvient pas à être un grand film, il n’en demeure pas moins convenable. Sur le même sujet sensible des handicapés luttant pour leur dignité et leur place dans ce monde, le récent Patients de Grand Corps Malade possède une force et une émotion plus frappante.
ANNEE DE¨PRODUCTION 2005.