Dimitri, 55 ans, est atteint d’une maladie incurable. il décide, à contre coeur, de finir ses jours dans un centre de soins palliatifs. Dès son arrivée, il se rend compte qu’il ne peut pas supporter l’omniprésence de la mort dans les couloirs et les chambres de l’établissement. Jusqu’à ce qu’il rencontre Suzanne, une bénévole très attachante et investie…
S’attaquer à un sujet plus que « casse gueule » comme la fin de vie n’est pas à la portée de n’importe quel réalisateur. Avec C’est la vie, Jean Pierre Améris aborde son quatrième long métrage sur ce thème « inattaquable » avec lequel il s’avère difficile de ne pas verser dans le mélo ronflant. Présentant un personnage masculin malade et même à l’approche de la mort, le scénario n’est bien sûr pas gai en soi et Améris fait ce qu’il peut pour éviter les pièges grossiers d’un pathos prévisible. En alternant notamment des séquences un peu plus légères et d’autres plus sombres, il nuance agréablement la sensation de sinistrose que l’on pourrait craindre. Le film oscille en permanence entre la vie et la mort, la gaieté et l’inquiétude, traitant finalement de la peur provoquée par l’issue qui nous attend tous. En fait, ce qui pêche davantage dans ce projet, c’est la mise en scène: Améris ne sort pas du cadre « rassurant » du produit télévisuel et ses tentatives de plans poétiques sur la nature apaisante par exemple sont d’une maladresse assez inexcusable. Néanmoins quand il s’oriente vers le drame pur, C’est la Vie ose montrer le visage peu aimable de la maladie (que ce soit le cancer, la démence, le Sida) et avec les personnages secondaires, il arrive à apporter un peu de crédibilité à ce « séjour » dans cette maison de soins.
Pour être absolument honnêtes, soulignons que les interprètes sont essentiels dans l’intérêt porté à ce récit balisé et dont on sait d’avance quelle en sera la fin. Jacques Dutronc n’a pas besoin de se démener beaucoup pour paraitre « fatigué » et atteint d’une tumeur mortelle, son jeu trainant convient parfaitement au rôle. Sandrine Bonnaire, quant à elle, représente l’aspect solaire et salutaire de l’ensemble et son sourire nous fait un bien fou. Emmanuelle Riva en patiente cash sur sa fin à venir étonne par son ton assuré et son regard radieux. Du coup, pour ce joli casting et aussi une certaine émotion parvenant à s’imposer dans quelques séquences, C’est la Vie se révèle tout à fait regardable.
ANNEE DE PRODUCTION 2001.