Dans les années 30, dans les Alpes suisses, un écossais d’une cinquantaine d’années et sa nièce de 20 ans, qu’il fait passer pour sa femme, rencontrent un jeune guide. Ils sont désireux de faire de l’alpinisme, mais veulent éviter le danger. Très vite, les sentiments des uns vont se heurter à ceux des autres, et la situation va s’annoncer délicate…
Le réalisateur de ce drame amoureux, Fred Zinneman, n’est pas précisément n’importe qui, puisqu’il fut l’auteur de chefs d’oeuvres aussi célèbres que Le Train sifflera trois fois ou Tant qu’il y aura des hommes. Il met en scène là son ultime film, suivant le récit du poète Kay Boyle, contant un triangle sentimental comme le cinéma en a déjà beaucoup traité. Le romantisme suranné se dégageant de cette histoire a bien sûr un certain charme, mais également un aspect un peu guimauve désuet. Le scénario passe trop de temps à des flash backs un peu lourds et trop explicatifs qui n’apportent pas grand chose finalement, sinon à donner une impression de remplissage. Zinneman se concentre sur ses trois personnages, en donnant un point de vue réaliste, mais délaisse quelque peu le basculement de sentiments qui s’opèrent chez la jeune femme. Beaucoup de non dits et de silences enveloppent l’intrigue, jusqu’à créer un rythme lancinant et soporifique. Heureusement, le metteur en scène se rattrape avec des prises de vues somptueuses des Alpes Suisses, filmées avec ampleur et nous permettant un beau voyage dans ces montagnes fascinantes. Si on aime l’alpinisme et les contrées enneigées, cette oeuvre procure un divertissement idéal.
Concernant les acteurs, Zinneman a voulu créer un choc générationnel en opposant le grand Sean Connery, la cinquantaine superbe, à la jeunesse flamboyante de Lambert Wilson, en charmant guide de montagne . L’un comme l’autre jouent leur partition, mais semblent ne jamais s’affronter, ce qui est bien entendu préjudiciable au résultat. Leur partenaire, l’anglaise Betsy Brantley, a souvent les yeux humides mais ne convainc pas vraiment dans le registre dramatique requis. L’imbroglio amoureux aurait pu être plus accrocheur si le script avait davantage d’épaisseur, au lieu de ça les plus résistants se contenteront d’une visite touristique agréable, et de comédiens au physique avantageux. Zinneman baisse le rideau sur une demie déception.
ANNEE DE PRODUCTION 1982.