Une équipe de journalistes parcourt les États-Unis en proie à une guerre civile sans précédent. Ces derniers ne sont alors qu’armés de leur matériel. L’armée américaine, de son côté, est chargée de tirer à vue sur les reporters.
Deux ans après sa formidable incursion dans le cinéma d’horreur avec Men, l’auteur réalisateur britannique Alex Garland s’attaque au genre du film d’action avec cette oeuvre dystopique sur un trio de reporters (dont une jeune fille novice) partis au péril de leur vie pour couvrir les évènements dramatiques découlant d’une guerre civile sur le sol américain. Avec un peu plus de psychologie que dans un blockbuster ordinaire, Civil War s’attache au danger lié au métier de journaliste, surtout en première ligne dans des affrontements hyper violents. Pendant presque une heure, Garland présente les personnages, leur motivation et leur objectif: atteindre le coeur des combats à Washington, à l’endroit même où les opposants défient le gouvernement et son armée. La tension est donc seulement « sous jacente » dans cette partie, on peut déplorer d’ailleurs que Garland ne fouille pas suffisamment la question politique : il se contente de montrer une Amérique fracturée, dépassée par la simple opposition démocrates/ républicains. Mais le « clou » du spectacle c’est bel et bien l’ultime demie heure, en plein siège, là où la guerre fait rage et où Garland nous immerge totalement avec des effets spéciaux très réalistes, rappelant le final de Full Metal Jacket de Kubrick.
Civil War n’est pas vraiment un film dit d' »acteurs », toutefois il faut saluer Kirsten Dunst, changeant bravement de registre et campe une reporter éprouvée avec beaucoup de crédibilité. A ses côtés, notons la révélation du dernier Coppola Priscilla , Cailee Spaeny , jeune actrice qui n’était pas terrible du tout dans ce rôle et qui s’en tire ici bien mieux en novice de la photo, finalement assez intrépide. Plus qu’un banal film de guerre, Civil War décrit surtout une Nation en déliquescence, dominée par une idéologie extrémiste et en cela, Garland joue un peu le visionnaire, en anticipant des conflits internes qui pourraient de nouveau éclater si un certain Trump s’installer de nouveau à la Maison Blanche.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.
