Né en Egypte en 1939, Claude François devient un chanteur à succès dès 1962 avec son premier tube Belles Belles. Son parcours, jalonné de beaucoup de hauts et de quelques bas, n’est pas approuvé par son père qui ne lui adresse plus la parole. Seules, sa mère et sa soeur lui sont fidèles. Ses amours chaotiques ne font qu’accentuer sa solitude et il devient un homme autoritaire et despotique avec ses équipes. Il trouve la mort en 1978, laissant ses fans inconsolables…
Dans le registre des biopics de personnalités phares, Cloclo se classe plutôt dans la catégorie des gagnants. Entrepris par le réalisateur français Florent Emilio Siri, auteur d’un thriller nerveux Nid de Guêpes, le film ambitionne de retracer la vie passionnante de Claude François, chanteur « à minettes » , star des podiums, fauché en pleine gloire. Son destin est ainsi raconté de manière fouillée avec une exactitude remarquable, Siri collant au plus près de la réalité: de son enfance passée en Egypte à ses rapports houleux avec son père, de sa relation fusionnelle avec sa mère à son irrésistible ascension, Cloclo passe en revue les hauts et les bas d’une carrière démentielle, et surtout ne fait pas l’impasse sur les aspects plus sombres de l’homme derrière la bête de scène. Souvent odieux, désireux de tout contrôler jusqu’au vertige, il est décrit comme étant incapable de se faire aimer durablement par les femmes de sa vie, toutes parties, lassées d’être négligées au détriment d’une profession dévorante. Siri montre aussi avec beaucoup de précision l’idolâtrie, ses excès, ses revers et dévoile le tragique se cachant à l’ombre des paillettes. Sa mise en scène virtuose et son montage énergique rendent compte de la folie d’une existence d’artiste totalement cannibalisée par ses fans et par… lui même! La BO nous offre évidemment de redécouvrir les grandes chansons en train de s’écrire, puis les performances scéniques restées dans l’Histoire.
En tête d’affiche, l’acteur belge Jérémie Rénier s’est glissé dans la peau de Claude François et la ressemblance est frappante, grâce à son jeu travaillé, il donne son maximum tout du long. A ses côtés, de bons partenaires comme Ana Girardot, Monica Scattini, Marc Barbé, Joséphine Japy l’accompagnent vaillamment, sans oublier Benoit Magimel dans le rôle de l’imprésario Paul Lederman. Quelques petites longueurs mises à part, le film garde une très bonne tenue, avec le souci de ne pas tomber dans le « trop lisse » ou de n’être qu’un hommage dithyrambique. Cloclo prouve qu’il ne faut pas toujours systématiquement taper sur les biographies filmées et plaira autant aux inconditionnels qu’aux néophytes de l’interprète de Comme d’habitude.
ANNEE DE PRODUCTION 2012.
