COLORS

À Los Angeles une lutte sans merci oppose les services de police locaux (LAPD et CRASH) aux gangs locaux, en particulier les bandes afro américaines Crips et Bloods. Deux flics, Hodges et Mac Gavin , font équipe pour démanteler les trafics en tous genres et prévenir les règlements de comptes entre ces rivalités…

Depuis son coup d’éclat de 1969 devenu culte, Easy Rider, l’acteur réalisateur Dennis Hopper n’avait pas vraiment transformé l’essai jusqu’à ce retour derrière la caméra avec ce thriller policier audacieux et s’attaquant à un sujet chaud bouillant: les guerres de gang dans les quartiers noirs de Los Angeles. Visiblement bien documenté, Hopper s’attache à offrir un oeil d’entomologiste sur des communautés de laissez pour comptes, ne survivant que grâce aux trafics de drogues et aux magouilles en tous genres, et ce dès leur plus jeune âge. Il met en scène aussi une confrontation entre deux flics, différents en tout (l’un est un vétéran d’une célèbre unité antigang, négociateur et non violent et l’autre un tout jeune policier, au tempérament impulsif et nerveux). Sur ce plan là, Hopper montre un peu plus ses limites dans l’originalité, car ce binôme masculin explosif sent le déjà vu et ne constitue pas la vraie singularité du projet. Par contre, il rend très bien l’atmosphère hyper violente de ces quartiers perdus et hors de contrôle, méprisant les lois en vigueur, et sa plongée réaliste possède beaucoup d’authenticité. En cette fin de décennie 80, la police souffre d’un manque de moyens, d’effectifs suffisants et se voit dépassée par les missions à mener, bâclant les enquêtes, multipliant les bavures. La mise en scène, classique et sobre à la fois, tient le récit jusqu’à son terme, sur fond de rap poisseux et de sang versé.

Colors peut se vanter enfin d’un très beau duo d’acteurs, complémentaire et marquant. La force tranquille de Robert Duvall en officier aguerri et calme tranche avec la nervosité et la fougue de Sean Penn, confirmant ici son style après Comme un Chien Enragé. Soulignons aussi la présence en second rôle de Don Cheadle, un acteur afro américain excellent qui tracera une belle route ensuite. Dennis Hopper a su montrer une facette de la Cité des Anges moins glamour qu’Hollywood n’avait pas jusque là mis en avant. Pour cela, son film reste un témoignage fort.

ANNEE DE PRODUCTION 1988.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Très bon policier sur les guerres antigangs avec un duo conventionnel de flics. Duvall et Penn forment une équipe de choc.

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