Gilbert ne voit aucune perspective d’avenir dans ce quartier de l’Estaque, oû il vivote. Entre ses potes de bistrot et ses virées en boites, son désoeuvrement le laisse amer. Il entreprend une idylle sans lendemain avec Josiane, une ouvrière du coin.
Ce Dernier Eté est le premier long métrage de Robert Guédiguian , réalisateur prolifique depuis, puisqu’il a ensuite fait plus de vingt films. Ce prologue à son oeuvre n’est pas une réussite totale, loin s’en faut: beaucoup de maladresses, des longueurs et un rythme inégal. Mais on retrouve déja en pointillés des thèmes qu’il va explorer plus profondément dans sa carrière: à savoir les petites gens, leurs problèmes de chômages, les usines qui ferment les unes après les autres, laissant les ouvriers sur le carreau. Son communisme acharné se fait jour dans le portrait d’une jeunesse sans illusions face au monde du travail, dans la révolte de son personnage central Gilbert, interprété par Gérard Meylan, son futur acteur fétiche. Ce cinéma naturaliste peut irriter, car il a le cul entre deux chaises: la fiction (mais maladroitement menée) et le documentaire (sans en avoir la profondeur).
Ce qui est cependant attachant, c’est cette manière de filmer au plus près ce quartier de l’Estaque , comme une entité à part dans le paysage marseillais, ses habitants y semblent solidaires et unis par une même passion: la vie! Boire des coups au café, aller danser, s’amuser comme des cons, plaisanter sans se soucier du lendemain… La devise d’hommes qui ne veulent pas s’aliéner à un système politique qui les méprise. On notera aussi la présence d’Ariane Ascaride, muse et femme de Guédiguian, très jeune et débordante d’énergie. Il y a un petit côté Ken Loach, la désespérance en moins, et un peu de Pagnol aussi pour l’accent qui chante dans nos oreilles. Un petit film sans prétentions.
ANNEE DE PRODUCTION 1981
