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DES GENS SANS IMPORTANCE

Incompris par les siens, un routier bourru au coeur tendre, roulant jour et nuit dans des conditions difficiles, trouve un peu de détente avec son joyeux coéquipier Berti et de la tendresse quand il rencontre la douce serveuse, Clo. Leur histoire d’amour prend forme bien que Jean soit marié et père de trois enfants…

Au coeur des années 50, Jean Gabin multiplia les rôles d’homme vieillissant mais encore séduisants, après le fulgurant succès de Touchez pas au grisbi, et s’illustra dans bon nombre d’oeuvres à la noirceur appuyée, comme La Vérité sur Bébé Donge, En cas de malheur ou Ces Gens sans importance. Ce titre réalisé par Henri Verneuil est un drame âpre, en même temps qu’une histoire d’amour tragique, et au passage l’évocation du milieu ouvrier, et plus spécifiquement celui des routiers et de leur mode de vie si particulier. Verneuil fait une peinture acérée de ces « petites gens » se tuant au travail, cherchant tant bien que mal un peu d’affection dans un monde terne et peu excitant: son héros, Jean, est  un brave type mal marié, trop absent pour cause de surcharge de travail et finissant par jeter son dévolu sur une toute jeune serveuse, de vingt ans de moins que lui, avant finalement d’en tomber vraiment amoureux. Le récit, sombre et désespéré, suit une trajectoire toute dressée vers le néant, entrainant ses protagonistes vers un destin dramatique. Verneuil ose aussi parler d’avortement clandestin à une époque où celui ci est bien sûr encore puni par la loi, ce qui dénote un certain courage de sa part.

Sur des images brumeuses et empreintes d’une tristesse tenace signées Louis Page, ce film pourrait faire partie du réalisme poétique que Carné chérissait tant, sauf qu’ici le « sale » quotidien auquel on assiste ne donne que peu l’occasion de rêver! Sûrement un peu démodé dans son style de mise en scène, Ces Gens sans Importance émeut fortement par le jeu des comédiens! Gabin donc, sobre et émouvant, étonne par la manière dont il laisse sa partenaire Françoise Arnoul (qu’il a déjà croisé quelques mois avant dans French Cancan) prendre réellement sa place dans la distribution pour camper cette petite serveuse perdue, avançant telle une acrobate au dessus du vide. Le réalisateur de Mélodie en Sous Sol croque avec beaucoup d’humanité le sort injuste de ceux qui luttent pour faire quelque chose de leur vie, se débattant contre une écrasante fatalité.

ANNEE DE PRODUCTION 1955.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une des plus amères oeuvres de Verneuil, poignante dans sa narration et le couple Gabin/Arnoul donne de vraies émotions.

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