Désiré, maitre d’hôtel impeccable, est également le tombeur de ses patronnes. Instable, il profite de l’inconstance de ces dames pour changer de place assez souvent. Cette fois, il se fait embaucher par la maitresse du ministre des Postes Montignac, Odette. C’est lui qui tombe amoureux! Madame succombera t’elle aussi à son tour?
Sur l’impulsion du producteur Daniel Toscan du Plantier, l’idée de faire des remakes de très célèbres pièces du répertoire fut à la mode dans le courant des années 90. C’est ainsi que le metteur en scène de théatre, Bernard Murat, s’est emparé de Désiré, un texte brillant écrit par Sacha Guitry, qu’il créa pour les planches au début des années 30, avant d’en faire une adaptation cinématographique. Le grand talent de Guitry pour les mots d’esprit, ses réflexions fameuses sur le mariage, les femmes et son regard acéré sur le couple n’est plus à démontrer. Ce Désiré est un personnage attachant, un valet stylé qui sait aussi bien obéir aux ordres que se montrer charmeur et spirituel. Le gros défaut de ce remake n’est donc pas à chercher du côté du script, puisque Murat en respecte les dialogues à la lettre, mais bien dans sa réalisation. Il ne se démarque a aucun moment, se contentant de filmer platement l’action, avec une caméra vissée au sol, et qui ne permet pas de faire voler le projet bien haut.
Reste bien entendu le plaisir d’admirer la distribution, à n’en pas douter le seul point fort du film. Dans le rôle titre, Jean Paul Belmondo confirme son aisance à jouer la légèreté, le charme et la parole élégante. Loin de ses outrances trop vues dans les productions commerciales qu’il a tourné à la chaîne dans sa carrière, il réussit presque à faire oublier Guitry, du moins ne le trahit il pas! Face à lui, la toujours classieuse Fanny Ardant, est délicieuse en patronne brûlante d’un désir inconscient. Enfin, Béatrice Dalle étonne en soubrette coquine et maligne, une composition presque à contre emploi pour elle. Le trio fait plus ou moins passer la pilule, mais qu’il est dommage que Murat ne soit pas du tout sorti du cadre trop douillet du simple théatre filmé!
ANNEE DE PRODUCTION 1996.