EL CLAN

A Buenos Aires, en 1982, un clan machiavélique, auteur de kidnappings et d’exécutions sommaires, vit dans un quartier paisible, sous l’apparence d’une famille ordinaire. Arquimedes, le patriarche, dirige et planifie ces opérations dans un but crapuleux. Il contraint Alejandro, son fils ainé et star de rugby local, de lui fournir des candidats idéaux à enlever. Alejandro évolue au sein du prestigieux club Le Casi et dans l’équipe mythique de Los Pumas et par sa popularité, est protégé de tous soupçons…

La jolie famille bien sous tous rapports qui évolue sous nos yeux dès le prologue de ce film nous laisse bien sûr penser qu’elle est bien trop « lisse » et « parfaite » pour ne pas, en réalité, être un écran de fumée, afin de dissimuler une vérité bien plus horrible. El Clan relate un fait divers survenu en Argentine de 1982 à 1985, une histoire effarante d’un « bon » père de famille (avec 4 enfants) qui était à la tête d’une série d’enlèvements et de meurtres sanglants, séquestrant même ses victimes directement à son domicile, presque sous les yeux des membres de sa famille! Le cinéaste Pablo Trapero, aidé à la production par un certain Pedro Almodovar, se penche sur cette histoire sidérante grâce à une mise en scène tendue et un script des plus glaçants et offre un thriller étouffant que l’on suit de manière haletante et choqué de savoir que tout est véridique! La noirceur est au rendez vous et l’enchainement progressif du drame qui se joue aboutit à un final terrifiant (que l’on taira ici bien sûr). Trapero essaie juste un peu trop de copier ses maitres américains, notamment Scorsese, surtout dans sa description de gangsters décomplexés, « sympathiques » au premier abord et qui se conduisent comme de véritables ordures. Hormis ce détail, El Clan possède son identité propre dans un cinéma argentin, avare de bons policiers.

Un acteur vedette en Argentine, Guillermo Francella, souvent employé dans la comédie, obtient là un contre emploi total avec ce personnage de Fuccio, ce père de famille cynique, sadique et manipulateur, n’assumant jamais les horreurs dont on l’accuse, alors même qu’il est mis face à ses contradictions et ses agissements. Son regard bleu acier s’imprime dans nos têtes et fait froid dans le dos. Le reste du casting, globalement très bon, repose aussi sur le jeune Peter Lanzani, jouant son fils poussé malgré lui à s’associer à ce monstre qui lui a donné la vie, pour la lui gâcher littéralement. La BO agrémentée de tubes de la pop anglaise, peu appropriée au sujet traité, aurait gagné à proposer une partition beaucoup plus sombre. A travers ce récit retors et implacable, Trapero évoque aussi les derniers feux de la dictature militaire, ayant permis à des hommes comme Fuccio d’accomplir les actes les plus ignobles en toute transparence, sans être inquiété pendant des années.

ANNEE DE PRODUCTION 2015.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un fait divers sordide évoqué dans ce thriller efficace et halelant. Très bon script de Trapero, produit par Almodovar. L'argentin Guillermo Francella est effrayant en ordure totale.

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