Une légende persiste dans une petite ville du Pacifique, Antonio Bay. Un naufrage a eu lieu cent ans auparavant, et il se raconte que les passagers y sont tous morts, et que lorsqu’un épais brouillard se lève, les victimes surgissent des flots pour se montrer aux vivants…
Près de deux ans après le triomphe planétaire d’Halloween, John Carpenter revient avec ce film fantastique, proche du genre épouvante, chargé en références multiples, tels que l’univers d’Edgar Allan Poe, ou bien encore Hitchcock et Les Oiseaux (la petite ville côtière d’Antonio Bay rappelle fortement Bodega Bay). Sa mise en scène, maitrisée et précise, met en avant un suspense habile, une mise en place des événements « paranormaux » progressive et inquiétante, et surtout invente cette idée majeure d’un brouillard meurtrier, menaçant les personnages. Du point de vue de l’écriture, le développement de l’écriture des différents protagonistes laisse par contre à désirer et Carpenter mise surtout sur l’ambiance angoissante, sur des effets spéciaux bien travaillés et grâce à son chef opérateur Dean Cundey, il soigne ses images et son esthétisme saisissant font de Fog une série B d’excellente facture. La malédiction qui s’empare de la petite ville rappelle les légendes urbaines terrifiantes dans lesquelles les morts reviennent hanter les vivants: Carpenter veut faire peur et y parvient sans difficulté.
Sa distribution comprend deux des actrices d’Halloween, Jamie Lee Curtis et Nancy Loomis, et il donne aussi à son épouse d’alors, Adrienne Barbeau, le rôle de la jeune animatrice radio, alertant les habitants par la voie des ondes. Enfin, il emploie également Janet Leigh, victime célèbre de Psychose, sorti 20 ans plus tôt, comme une sorte de clin d’oeil malicieux à Hitchcock. Ramassé sur sa durée (1H26), le film fait intervenir l’Eglise dans son intrigue, et une fois n’est pas coutume chez le cinéaste de The Thing , elle n’y est pas montrée de manière très flatteuse. A la revoyure, un petit coup de vieux indéniable flotte sur l’ensemble, mais ce métrage de Carpenter, auréolé d’un Prix de la Critique au festival d’Avoriaz en son temps, demeure largement positif.
ANNEE DE PRODUCTION 1980.