Sur un banc, à Savannah, en Géorgie, Forrest Gump attend le bus. Comme celui-ci tarde à venir, le jeune homme raconte sa vie à ses compagnons d’ennui. A priori, ses capacités intellectuelles plutôt limitées ne le destinaient pas à de grandes choses. Qu’importe…
Après la délirante comédie horrifique La Mort vous va si bien, le cinéaste américain Robert Zemeckis puise encore plus loin dans son imagination pour élaborer le récit inattendu d’un « anti héros » : un simple d’esprit traversant trente années d’Histoire Américaine en relevant des défis à priori trop grands pour lui. Balançant entre comédie et émotion, ce scénario permet a la fois une étude de caractères et un survol intéressant des grands événements comme la guerre du Vietnam, le mouvement des Black Panthers, l’Affaire du Watergate ou l’élection des présidents tels que Kennedy, Nixon ou Reagan .Grâce à des effets visuels étonnants, Zemeckis inclut son personnage principal au milieu d’images d’archives connues. Forrest Gump séduit par la fluidité de sa narration, son portrait masculin attachant, la revanche d’un « faible » sur une vie qui ne lui était pas annoncée comme facile. Il passe son temps à courir , courir, en quête de bonheur et d’un sens à donner à son destin. La trame sentimentale est certes un peu « à l’eau de rose » mais par sa simplicité elle émeut malgré tout. Les esprits chagrins ont pu reprocher la philosophie naïve de ce conte très bienveillant, il n’empêche que par la magie du cinéma, un homme au QI inférieur à la moyenne se voit capable de devenir inventeur, sportif de haut niveau et populaire. Zemeckis met en œuvre le fameux dicton américain qui veut que tout être humain peut accéder à ses rêves d’une manière ou d’une autre, que rien n’est finalement impossible dans ce pays.
Un an tout pile après son sacre de Philadelphia, l’acteur Tom Hanks réitére l’exploit de remporter un second Oscar pour son interprétation. Sensible, jovial, un peu ahuri mais toujours sacrément optimiste, il incarne Forrest Gump avec bonhommie et entrain . A ses côtés, Robin Wright joue celle dont il est fou amoureux, sa Jenny adorée, et confirme des talents de comédienne déja présents chez Sean Penn (Crossing Guard et The Pledge). Sally Field, Gary Sinise complètent la distribution. L’Académie des Oscars a réservé un triomphe à cette jolie fable en lui décernant pas moins de six statuettes. A noter que la BO offre également une diversité de titres (Elvis, Beach Boys, Joan Baez, Bon Dylan, Simon and Garfunkel, etc…), un bel assortiment comme dans la fameuse boîte de chocolats de Forrest.
ANNEE DE PRODUCTION 1994.
