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FULL METAL JACKET

1968. Dans la base américaine de Paris Island, de jeunes engagés attendent de partir pour le VietNam. Ils subissent l’entrainement des Marines sous la férule du Sergent Hartman, un instructeur sadique qui prend pour tête de turc le soldat « Baleine », un garçon à l’embonpoint prononcé. Son but: les transformer en « machines à tuer »…

Après des oeuvres absolument mythiques comme Lolita, 2001, Orange Mécanique ou Barry Lyndon, le génial Stanley Kubrick arrive en quasi fin de parcours avec cette adaptation d’un roman de Gustav Hasford intitulé Le Merdier. Il avait déjà traité de la guerre avec un ton comique et satirique sur Docteur Folamour, mais cette fois il traite du sujet frontalement, dans l’épure la plus totale, montrant comment les soldats sont conditionnés pour éliminer l’ennemi, puis comment ils opèrent sur le terrain, froidement et sans même plus chercher à comprendre le sens originel de leur mission. Scindé en deux parties distinctes, Full Metal Jacket présente d’abord dans un premier temps le service militaire dans toute sa cruauté et sa bêtise, accentuant volontairement le stéréotype du chef instructeur bourrin, hurlant, méprisant ses hommes (on se souvient tous des « Sir, Yes Sir! » scandés à l’unisson et à très haute voix!). Cette partie d’environ 45 minutes constitue le meilleur du film, l’entrainement au combat y étant décrit avec force et minutie, Kubrick dissèque à merveille la manière dont on inculque le droit de tuer à de tous jeunes recrues sous la forme d’un « lavage de cerveau ». Ensuite, le film se passe directement au VietNam, en plein conflit, et suit le quotidien des forces armées américaines contre l’ennemi, avec des batailles sanglantes, des morts atroces, des explosions et des armes en veux tu en voila! Kubrick ambitionne de dénoncer l’absurdité de la guerre, refuse tout spectaculaire, et va « à l’os » du propos, notamment quand il filme l’attaque dans la ville de Hué.

Il réussit moins bien ce second « segment », trop long, répétitif et pas aussi percutant qu’il devrait l’être. A cause de ça, Full Metal Jacket s’avère un peu décevant. Mais il faut avouer que le film arrive après les oeuvres colossales de Coppola (Apocalypse Now) Cimino (Voyage au bout de l’enfer) et Oliver Stone (Platoon) et la sureprésentation du VietNam a certainement desservi Kubrick. Quant aux acteurs, le trio de tête assure pleinement leurs performances: R. Lee Erney en Sergent vociférant, Vincent O’Donofrio passant de la soumission à la rébellion effrayante, et Matthew Modine se contentant d’un jeu plus intériorisé trouvant son point culminant dans la scène finale, lorsqu’il scrute le visage terrifié de la petite Vietnamienne blessée. Kubrick n’a pas réussi le film de guerre ultime, mais y a tout de même injecté sa maitrise indiscutable de la mise en scène.

ANNEE DE PRODUCTION 1987.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Sept ans après Shining, le retour de Kubrick donne un film de guerre mitigé. Excellent pendant près d'une heure, ensuite la déception prend le dessus.

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