FURIE

Joe Wilson, un homme bon et honnête, se voit accusé d’enlèvement d’une jeune femme. Il est emprisonné en attente de son procès. La foule, excitée par plusieurs meneurs, prend l’assaut la prison et y met le feu. Wilson est coincé à l’intérieur et victime des flammes. La presse l’annonce mort le lendemain…

Fuyant l’Allemagne nazie, Fritz Lang vient s’installer aux Etats Unis et démarre sa carrière hollywoodienne en 1935 avec ce tout premier film, reprenant ses thèmes de prédilection et ses chevaux de bataille: la justice, la culpabilité, les lois, les manquements et les travers humains, la vengeance, etc… Son scénario, adapté de l’oeuvre de Norman Krasna, retrace la destinée d’un homme prêt à se marier avec sa dulcinée, citoyen modèle, accusé et arrêté à tort, puis victime ensuite de la vindicte populaire. Une foule en délire réclame sa tête et vient le juger, sans autre forme de procès! Lang dresse un vibrant réquisitoire contre les lynchages (fréquents dans le pays à cette époque), condamnant souvent des êtres innocents par la faute de foules déchainées. La réalisation, d’une sobriété remarquable, établit le plan de vengeance de ce héros sacrifié, ne désirant plus qu’une chose: faire payer ses oppresseurs et finalement devenir lui même bourreau. L’auteur de M. Le Maudit épingles les fautes d’une justice souvent laxiste, la capacité d’un homme ordinaire à se laisser entrainer dans une spirale de violence indigne de sa nature et il fustige aussi une certaine frange de l’Amérique d’alors, prise dans une sorte d’hystérie collective, liée aux traumatismes de la crise de 1929.

Les bases du cinéma de Lang, encore empreint d’expressionisme allemand, se retrouvent ici exploitées à la sauce américaine et du coup la portée de son message s’en trouve un peu moins percutante, disons qu’elle est plus démonstrative. De même, le final devant « plaire au plus grand nombre » aboutit à un happy end de rigueur un peu « décevant ». L’interprétation sensible de Sylvia Sidney, une actrice que Lang réemploiera l’année suivante dans J’ai le droit de vivre, apporte de l’émotion à cette histoire, tout comme le jeu de Spencer Tracy, passant de victime vulnérable à celui d’homme dur et intransigeant. Furie n’est certes pas le meilleur film de Fritz Lang, pourtant cette oeuvre, affirmant son pessimisme sur la nature humaine, doit être considérée et porte en germe les immenses réussites à venir de ce cinéaste encore partagé entre deux cultures et deux nations.

ANNEE DE PRODUCTION 1936.

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Tout premier opus américain de Fritz Lang: on y retrouve ses thèmes phares et son pessimisme ambiant. Scénario un peu mécanique. Spencer Tracy et Sylvia Sidney émouvants.

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