Dian Fossey, anthropologue, part dans les montagnes du Rwanda à la fin des années 60 pour y recenser les gorilles menacés d’extinction par le braconnage intensif. Elle va y passer 18 années de sa vie, se consacrant à ses animaux fascinants, et surtout à lutter contre les attaques dont ils sont la cible pour le profit. Elle organise une ligue de défense pour protéger ceux qu’elle considèrent comme ses « bébés »…
Un incroyable destin que celui de cette femme hors du commun, Dian Fossey, dont l’histoire authentique a nourri la base de ce film d’aventures, tentant de restituer au plus près ce qui fut son combat. La défense des gorilles du Zaïre et du Rwanda fut son cheval de bataille, après les avoir approché, étudié, soutenu, et pris fait et cause pour eux, alors que les braconniers de plus en plus nombreux en voulaient à leur peau, leur tête et leur main (pour en faire des cendriers). Michael Apted, le réalisateur de Nell, adopte une mise en scène sobre, ne cédant pas aux sirènes tentantes du lyrisme, pour privilégier l’aspect quasi documentaire du sujet. Il évoque les débuts de Dian auprès de cette population primate, sa façon de communiquer avec eux, de s’en faire proches et consacra son existence entière à leur protection, en créant notamment la Dian Fossey Fondation, qui lui survivra après son assassinat en 1985. Une mort restée irrésolue: cette femme gênait évidemment tous ceux qui souhaitaient faire de l’argent sur le dos de ces animaux. Le récit, passionnant de bout en bout, nous convie à un voyage au coeur de l’Afrique Noire, sur des images de toute beauté signées John Seale et accompagnées d’une belle musique conduite par le compositeur Maurice Jarre. Pour donner plus de force encore à ce biopic, Apted a tenu à tourner sur les lieux mêmes où l’anthropologue vivait, comme pour en retrouver l’âme et l’essence.
Il y est grandement aidé par son actrice principale, investie au maximum, Sigourney Weaver, aussi grande par la taille que par le talent. Après avoir buté des aliens dans l’espace, la voici copine et même « maman » d’une bande de gorilles, pour la plupart imposants et les séquences de leur « complicité » aboutissent à un résultat aussi fascinant qu’émouvant. Elle fut nominée aux Oscars mais loupa de peu la statuette, décrochant en revanche un Golden Globe de la Meilleure Actrice dramatique pour ce rôle marquant, aussi bien physiquement qu’émotionellement. Gorilles dans la brume interpelle par la lutte acharnée de cette femme et demeure un bel hommage à sa mémoire.
ANNEE DE PRODUCTION 1988.