Frances, jeune et jolie femme habitant New York, trouve un sac à main perdu dans le métro. Elle décide de la ramener à sa propriétaire, une certaine Greta Hideg, une veuve étrange habitant seule. Toutes deux souffrant de solitude, elles se voient de plus en plus, jusqu’à ce que Greta se révèle très envahissante et inquiétante. Frances va découvrir que la façon dont elle a connu Greta n’était absolument pas dû au hasard…
Neil Jordan, cinéaste réputé pour des films importants tels que Entretien avec un vampire ou The Crying Game s’attaque à du thriller noir, lorgnant même vers le film d’épouvante. D’entrée et c’est sûrement ce qui est la faiblesse du scénario, on devine que cette Greta n’est pas nette et qu’elle a tout d’une psychopathe en puissance. Les rouages du récit sont plutôt balisés et téléphonés, ce qui donne une sensation de déja vu, d’autant que la mise en scène sort rarement d’un classicisme un peu ronflant. Néammoins, une certaine tension habite le déroulement des séquences, le suspense monte graduellement et la relation entre les deux femmes offre tout de même de beaux moments de face à face tendu. Le schéma de la victime inconsciente et du bourreau totalement cinglé et sans pitié n’est pas très original en soi et c’est ce qui ne rend pas le film inoubliable. Mais…
Car il y a un mais! Le casting rattrape quelque peu l’entreprise, avec Chloé Grace Moretz, jeune actrice américaine plutôt douée et jouant très bien la fille harcelée et terrorisée, et surtout notre Isabelle Huppert nationale, campant là une timbrée dérangeante, sous des dehors respectables, avec le grand talent qu’on lui connait. Il faut la voir fixer sa proie avec ses yeux perçants ou réaliser quelques petits pas de danse après un acte de violence choquante , pour être convaincu de la maîtrise totale de son Art. Elle est évidemment la raison principale de voir ce film moyen, qu’elle sauve grâce à sa performance. Neil Jordan repassera pour pondre un thriller aux rebondissements moins prévisibles et dont les emprunts à Hitchcock ou De Palma auraient dû être plus subtils.
ANNEE DE PRODUCTION 2019.