En 1956, dans le Nord de la France, une bande de mineurs de fond est chargée de conduire un scientifique à mille mètres sous terre, afin que ce dernier puisse faire des prélèvements. Cependant, un éboulement a lieu et les empêche de remonter. Coincés dans les profondeurs, ils découvrent une crypte d’un autre temps et réveillent, sans le savoir, une créature légendaire assoiffée de sang…
Il y a environ deux ans sortait un film de genre, Méandre, réalisé par un tout jeune cinéaste Mathieu Turi, dont c’était la seconde tentative derrière une caméra. Le résultat n’était pas totalement abouti, mais une certaine ambiance anxiogène permettait d’adhérer plutôt bien à ce « survival » au féminin. Turi remet le couvert et nous refait le coup de l’expérience claustrophobique en situant son nouveau long métrage dans le cadre d’une mine, en soi déjà sombre et semble ne pas se fouler pour inventer une manière originale de créer de l’effroi. Gueules noires devient rapidement un mauvais trip entre Germinal et The Descent (un sommet du film d’horreur), où un groupe de mineurs sont la cible d’une créature surgie d’un tombeau ancestral (qu’évidemment il ne fallait pas profaner) et qui les décime un par un! Avant d’en arriver là, Turi fait trainer en longueurs son « intrigue » pauvrissime à coups de dialogues calamiteux, servis par des personnages ultra caricaturaux auxquels on ne s’attache à aucun moment. Enfin, au bout de plus de 50 minutes, la « bête » apparait, sorte d’immense squelette animé étripant ses victimes à tour de bras, mais arrivant peu à nous impressionner. On sursaute à peine, car le suspense est mal agencé dans une mise en scène réduite à peau de chagrin!
L’interprétation moisie de Samuel Le Bihan et Jean Hugues Anglade, dont on pressent chez eux la fin de carrière imminente, aggrave le tout irrémédiablement! Les amateurs de sensations fortes et les aficionados de cinéma horrifique ne vont pas y trouver leur compte, d’autant que le recyclage d’effets déjà vus mille fois ailleurs et en beaucoup mieux ne vaut ici pas tripette! Certes, il faut saluer la tentative de faire du cinéma de « genre » en France, mais Mathieu Turi devra à l’avenir s’appliquer bien davantage pour taper dans le mille. Un coup de pioche pour rien!
ANNEE DE PRODUCTION 2023.