HAPPY END

George Laurent, le patriarche d’une riche famille bourgeoise de Calais, partage son somptueux manoir avec son fils Thomas et sa fille Anne. Cette dernière, divorcée et distante, gère l’entreprise de bâtiment familiale.

Dernier opus en date de Michaêl Haneke, Happy End est fidèle dans sa construction aux obsessions et thématiques du cinéaste autrichien: toujours friand d’aborder des aspects peu aimables de notre soit disant « humanité », il fustige la bonne morale, l’hypocrisie de l’homme, décortique plus spécifiquement les névroses d’une famille bourgeoise, en apparence irréprochable et se penche sur les zones moins reluisantes de chaque membre la composant. Situé à Calais, l’action ne traite pas directement du phénomène dramatique des migrants, mais en filigrane on peut justement voir que la famille ignore complètement ce problème pourtant prégnant autour d’elle. Avec de longs plans fixes et plutôt larges, Haneke fait de sa caméra une « intruse » captant le malaise, les secrets enfouis, l’ignonimie sous jacente. Comme toujours, on retrouve sa capacité à refuser toute psychologie et à user d’ellipses, mais cette fois son récit semble plus désincarné, sûrement par sa façon de « compiler » des saynètes paraissant parfois décousues. L’autodestruction du fils, les tendances suicidaires de la petite fille et aussi du grand père fatigué de subir son handicap, la froideur de la mère sont autant de signaux que tout va mal malgré le luxe des décors, le soleil de la région, les sourires de façade. Mais à trop vouloir étirer certaines séquences dans l’abstraction, l’auteur d‘Amour perd de son mordant. En prime, il agrémente sa narration d’un humour à froid qui convient mal à son style incisif.

La forme filmique est sèche, aride, et sera même indigeste pour les non initiés à son cinéma, mais Haneke n’en a cure, pour l’apprécier il faut déjà savoir où se positionner: juste en voyeur? En moralisateur? Il reprend des comédiens qu’il connait sur le bout des doigts comme Isabelle Huppert (4ème collaboration avec l’actrice), Jean Louis Trintignant parfait en patriarche usé et prolongeant son rôle d’Amour cinq ans plus tôt. Dirige aussi pour la première fois Matthieu Kassovitz, éblouissant de nuances. Et le reste de la distribution (dont la jeune Fantine Harduin) prouve encore qu’Haneke sait magnifiquement choisir son casting. Au delà de ses qualités, Happy End n’est cependant pas le meilleur film de son auteur, il commence à se répéter quelque peu et finit même par tourner à vide dans sa globalité.

ANNEE DE PRODUCTION 2017.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Loin d'être raté, ce dernier film de Haneke ressasse des thèmes mieux traités avant et abuse de l'abstraction. Bon casting par contre.

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