Hell, jeune fille issue d’un milieu très aisé, passe ses nuits dans les boites parisiennes et ne fréquente que la jet set. Mais dans ce monde fait de paillettes, elle est en proie à un grand mal de vivre. C’est alors qu’elle rencontre Andréa, un jeune homme avec qui elle s’isolera pendant six mois pour entamer une descente aux enfers…
L’enfer est déjà dans le titre, littéralement porté par cette « héroïne » aussi friquée, fêtarde que paumée et qui noie son désespoir de ne pas trouver de sens à sa vie dans l’alcool, le sexe, la drogue, et autres joyeux excès! Cinq ans après Barnie et ses petites contrariétés, une comédie inconséquente, Bruno Chiche s’empare du roman « choc » de Lolita Pille (succès littéraire de scandale, déjà pas très bon au demeurant) et en signe une adaptation la plus plate qui soit! Surfant sur la mode consistant à montrer une jeunesse désoeuvrée et en manque total de repères, Hell insiste lourdement sur les séquences redondantes de soirées sans intérêt, de rencontres sans lendemain, puis se concentre ensuite sur l’errance de deux paumés, davantage unis par leur solitude que par leur « prétendu » amour et le film se déroule ainsi, faussement trash et passablement chiant. Ces gosses de riche cocaïnés à donf, roulant en Porsche et niquant à tout va nous ennuient très vite, faute à une absence de mise en scène patente: Chiche fait le minimum syndical et semble se foutre de son sujet comme de l’an 40! Le propos est censé « dénoncer » le vide existentiel de ces jeunes plus à plaindre qu’autre chose, mais au lieu de ça un même vide contagieux gagne le script, restant quasiment tout du long creux et vain.
Que pourrait il rester à se mettre sous la dent? L’interprétation? Mouais… A peine crédible en beau gosse pourri par la thune, Nicolas Duvauchelle rame à trouver la note juste, soit il en fait trop, soit il n’est pas suffisamment intense dans le registre ‘dramatique » et l’on perçoit mal ses « émotions ». Plus convaincante, Sara Forestier se glisse dans la peau de cette gonzesse gâtée sans avenir et fait tout ce qu’elle peut pour limiter la casse. Bref, il manque à ce mauvais film quelque chose d’essentiel: du cynisme! Chiche a pensé qu’en se contentant d’un simple constat, il allait déranger le bourgeois? Il s’est juste planté dans les grandes largeurs!
ANNEE DE PRODUCTION 2006.