Une lycéenne rend visite à sa tante malade, en compagnie de six amies. Isolées dans une grande demeure perdue au milieu de nulle part, les jeunes filles assistent à d’inquiétants événements surnaturels, une fois la nuit tombée.
Ce premier long métrage du japonais Nobuhiko Obayashi est resté inédit en France pendant 45 ans! Cet ovni du cinéma fantastique, ressemblant à nul autre pareil, est une sorte de conte horrifique complètement foutraque, mélangeant à la fois des incrustations, des transparences, des trucages « maison » et des images animées. Sur un scénario simplissime, House navigue entre le sitcom, le manga, le roman photo survitaminé, avec des accents psychédéliques et vire au jeu de massacre visuel à peu près à mi parcours. Comme si le cinéaste avait laissé libre cours à son imagination débordante et l’avait injecté dans son esthétique, jusqu’à l’outrance la plus décomplexée. Le kitsch le dispute au grotesque, les fantômes et les esprits frappeurs prennent possession d’un chat persan blanc aux yeux maléfiques, les filles se retrouvent découpées en morceaux par le biais d’effets spéciaux approximatifs et burlesques. En fait, Obayashi se moque de la logique, du sens ou du résultat: son intention n’est même pas d’effrayer, plutôt d’expérimenter toutes sortes de chromos pas forcément bien assorties ensemble. Comme son titre l’indique, c’est la maison qui est la véritable vedette du film, genre de manoir hanté façon gothique, où les héroïnes sont sacrifiées avec le sourire et un aspect « cartoon » jamais vu dans ce type de films. Sam Raimi fera un peu pareil avec son classique Evil Dead, où il mixe aussi l’humour à l’horreur et le résultat donnera ensuite naissance à un courant parodique.
Bardé de musiques pop assez pénibles, House lorgne aussi du côté du clip vidéo pour adolescentes par moments, anticipant les années 80 avec une certaine avance. Cet objet barge et décalé n’annonce en aucun cas le cinéma fantastique japonais de la fin des années 90 avec ses terrifiants Ring ou The Grudge, faire peur ne semble jamais être le but, plutôt faire rigoler, assumer son mauvais goût jusqu’au bout et diviser forcément le public. Même les amateurs d’univers à part pourront trouver l’expérience très incongrue… à moins d’avoir pris une sacrée cuite avant ou quelques bons rails de coke!
ANNEE DE PRODUCTION 1977.