Justin Wither, dix ans, disparait dans un parc, faisant suite à d’autres étranges disparitions. L’inspecteur de police Greg Harper découvre de nombreuses similitudes avec des affaires antérieures. Au même moment, son épouse Jackie et leur fils Connor font face à des phénomènes bizarres dans leur maison, faisant penser à du surnaturel.
Adam Randall est un scénariste et réalisateur britannique, encore peu connu du grand public, et auteur de ce très bon film démarrant dans le genre fantastique, avant de glisser judicieusement vers le polar sombre et malsain. Misant tout sur une intrigue à tiroirs et en apparence insaisissable, le scénario brille par une habileté bienvenue en multipliant les pistes, brouillant les cartes, mais de façon assez singulière pour accrocher l’attention. On est loin du cinéma de genre démonstratif et outrancier, ici l’ambiance prime sur le spectaculaire, et la construction en puzzle « tordu » peut décontenancer, mais le film prend nos nerfs en otage et captive autant qu’il effraie. Accompagné d’une musique angoissante comme il se doit signée Will Quiney, I See You déroule sa narration avec application et maitrise. Cette famille américaine type aurait tout pour respirer le bonheur et pourtant… Pourquoi le Mal semble t’il leur coller inévitablement à la peau?
Projeté au Pifff de Paris en 2019, l’oeuvre n’a pas connu de sortie en salle, ce qui est réellement injuste, car il a vraiment tous les atouts pour plaire à un public friand d’enquêtes policières, comme à des fans de films de maisons hantées (vraie ou fausse piste?). En prime, on retrouve avec plaisir une actrice trop rare sur nos écrans, Helen Hunt, qui avait obtenu l’Oscar pour Pour le pire et pour le meilleur , incarnant une mère/épouse rongée par la culpabilité d’une infidélité et qui subit des événements qui la dépassent. Randall a réussi à sortir son oeuvre de terrains balisés et parvient à étonner et à séduire avec une mise en scène efficace et maligne.
ANNEE DE PRODUCTION 2019.
