De ses débuts comme choriste dans le New Jersey à son statut d’artiste parmi les plus récompensées et renommées, un retour sur le périple galvanisant et poignant de Whitney Houston, surnommée « La Voix ».
Le Biopic musical est devenu depuis plusieurs années, sans doute sur l’impulsion du succès foudroyant de La Môme, un genre à part entière. Il était donc plus que normal que la carrière et le destin hélas tragique de Whitney Houston devienne matière à un long métrage, après le documentaire choc et controversé de Kevin Mac Donald sorti en 2017 intitulé Whitney. La chanteuse afro américaine, petite nièce d’Aretha Franklin, vit sa gloire atteindre son apogée au milieu de la décennie 80, devenant une artiste incontournable, avant de connaitre l’enfer de la drogue et ses excès au tournant des années 2000. Le film raconte essentiellement son ascension, ses rapports avec sa meilleure amie et manager, ses conflits financiers avec son père, son mariage avec Bobby Brown bien sûr et se penche largement sur ses performances scéniques et vocales. La réalisatrice Kasi Lemmons, apparemment intarissable sur son sujet, prend le parti d’un biopic sage, conventionnel et très fidèle à la réalité des choses, ce qui est louable en soi. Pas de grosses prises de risques au niveau du filmage, la mise en scène bien lisse se concentre sur les paillettes et le positif et ne montre pas la déchéance de Whitney avec complaisance. On peut bien entendu le déplorer, car du coup cette vision tronquée survole le mythe sans l’écorner et ne fait que l’idéaliser d’une certaine façon. Le plus réussi demeure les séquences de play back et les concerts « retranscrits », où le souffle passe mieux que sur les scènes dites « intimistes ».
L’actrice en charge de l’incarner, Naomi Ackie, britannique de naissance, ressemble physiquement davantage à Oprah Winfrey ou à Angela Basset, toutefois elle capte assez bien les mimiques et les attitudes de la regrettée Whitney et se révèle sinon fabuleuse, du moins convenable. Ses capacités dans le drame restant toutefois à démontrer. Le reste du casting lui fait peu d’ombre, si ce n’est Stanley Tucci campant son premier mentor, le premier producteur de disques à avoir cru en elle, à l’instant où il a entendu son timbre de voix si puissant. Loin d’être honteux, I Wanna Dance with somebody se veut un bel hommage, permettant de réentendre les tubes de la Diva. Ce n’est pas la panacée, mais c’est déjà un bon point!
ANNEE DE PRODUCTION 2022.
