Alors qu’il est incarcéré à l’hôpital psychiatrique d’Arkham City, Arthur Fleck dit le Joker, rencontre Harley Quinn, qui devient vite son amoureuse. Alors que son procès pour le meurtre de cinq personnes s’ouvre et qu’il risque la peine de mort, Fleck doit s’expliquer sur ses agissements et prouver qu’il souffre d’un dédoublement de personnalité…
Voici déjà cinq ans que le premier épisode du Joker a déboulé sur les écrans, révélé le talent visuel et narratif de Todd Phillips et surtout mis en avant le jeu absolument dément de Joaquin Phoenix, dans le rôle du psychopathe grimé en clown et capable d’ultra violence. Vu le succès international rencontré, une suite fut mise en chantier et annoncée comme une dinguerie encore plus frappante. Avec cependant un changement de taille au menu: le film serait non plus un thriller psychologique, mais une comédie musicale tonitruante! Sa sortie aujourd’hui refroidit les attentes puisque ce second volet se révèle étonnamment sage, faute à une histoire peu développée, une « évolution » décevante du personnage (toutes les séquences situées au tribunal ne font que décrire ses actes passés et rappelle combien son enfance a pu être traumatique), du bavardage inutile lors des débats et finalement peu d’action! L’idée de faire chanter au Joker des scopitones tels que « That’s Enternaitment« , « Slap that bass » « Get Happy » ou même le légendaire Ne me quitte pas est une marque d’audace certaine, surtout qu’elle égaye l’univers carcéral cafardeux où se déroule l’intrigue. Mais cette incursion ne brille pas outre mesure, sûrement parce que Todd Phillips se montre beaucoup moins inventif dans sa mise en scène, linéaire de bout en bout. Vendu essentiellement sur son duo vedette, Joker Folie à deux souffre de mollesse, tout en se laissant regarder sans véritable ennui pour autant.
Joaquin Phoenix nous ressert le même numéro du barge psychotique (qu’il fait très bien), sauf que cette fois, aucune surprise ne vient renouveler son interprétation. Face à lui, Lady Gaga, forte de son triomphe dans A Star is Born, reporte sa double casquette de chanteuse actrice et donne de la voix (joliment) dans le rôle de l’amoureuse faussement timbrée. Curieusement, Phillips la sous emploie presque, surtout dans les scènes où elle ne chante pas justement. Le reste du casting s’emploie à tenter d’exister face au tandem, comme Brendan Gleeson en gardien de prison sadique ou Catherine Keener en avocate incompétente. En fait, ce Joker 2 n’est ni catastrophique, ni vraiment réussi. Juste tiède!
ANNEE DE PRODUCTION 2024.