Ichiko est une infirmière dévouée, travaillant à domicile, au sein d’une famille qui la considère comme un membre à part entière. Un jour, Saki la cadette disparaît mystérieusement. L’affaire intéresse les médias qui vont mettre à jour les démons et le passé d’Ichiko, aux yeux de tous. Qui est elle vraiment et qu’a t’elle à cacher?
Le réalisateur japonais Koji Fukada, auteur du mémorable Harmonium , accouche d’un thriller aux allures faussement tranquilles avec ce nouvel opus. Il dresse le portrait ambigu d’une femme impénétrable et indiscernable, d’emblée fascinante et curieuse. Son allure douce et calme semble trancher avec une psyché plus sombre et perturbée. Le script prend son temps et n’entre pas de suite dans le domaine de l’étrange, quelques scènes de la première heure étant mêmes presque en décalage de ce qui va suivre. On cherche la bizarrerie, le double jeu de cette infirmière aux sentiments glacés, et on nage en eaux troubles jusqu’aux dernières minutes du film. Il est question de kidnapping, de séquestration, puis de pédophilie mais plus souvent dans les dialogues que dans les situations, presque un peu trop désincarnées.
Ce jeu du chat et de la souris est intriguant et plutôt malsain, mais le scénario se perd par moments dans un labyrinthe quelque peu confus, n’évitant pas certaines longueurs. L’actrice Mariko Tsutsui se débrouille brillamment avec ce personnage plein de zones obscures et elle tient le film sur ses épaules. Pas de grand guignol ou de séquences violentes, ici le drame se fait feutré et discret, sans doute aurait on apprécier plus de « dérapages »!? Mine de rien, Fukada dessine au passage la société japonaise d’aujourd’hui, tout en instillant une touche de fantastique et de suspense qui peut rappeler le cinéma de David Lynch. Une bonne surprise estivale, même si le film a des défauts.
ANNEE DE PRODUCTION 2020