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LA BELLE ET LA MEUTE

Lors d’une fête étudiante, Mariam, jeune Tunisienne, croise le regard de Youssef. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc. Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité. Mais comment peut-on obtenir justice quand celle-ci se trouve du côté des bourreaux ?

Du cinéma engagé venu de Tunisie mérite toute notre attention. La Belle et la Meute, à mi chemin entre le drame âpre et le thriller éprouvant, se divise en neuf plans séquences (déjà une idée de mise en scène originale) où la cinéaste Kaouther Ben Hania dénonce une bureaucratie administrative corrompue et une police coupable d’agissements graves. L’histoire de cette jeune femme, Mariam, est tirée d’un authentique fait divers survenu à Tunis et qui décrit au cours d’une nuit interminable le calvaire qu’elle a subi. D’abord violée par des policiers, elle se heurte ensuite au refus des cliniques et des hôpitaux de l’examiner sérieusement pour constater les blessures, puis renvoyée directement aux commissariats où elle compte déposer une plainte que nul ne semble vouloir enregistrer. Avec un propos féministe fort, une description terrible du statut de la femme, La Belle et la Meute se jette la tête la première dans l’horreur de la domination masculine, aidé par un montage coup de poing faisant augmenter une tension de plus en plus vive. Dans cette Tunisie de l’après Ben Ali, le droit des femmes encore bafoué nous saute au visage avec ce récit que l’on pourrait résumer en une phrase: coupable d’avoir été violée! Qui se trouve d’ailleurs être le titre de l’ouvrage de Meriem Ben Mohamed dont s’inspire le film.

En héroïne humiliée et détruite, l’actrice Mariam Al Ferjani accomplit un travail très puissant d’incarnation et occupe l’espace avec son corps meurtri et son visage apeuré. Elle nous fait partager sa terreur, puis son sentiment profond d’injustice et il est impossible de ne pas éprouver de compassion pour son personnage. Venue du documentaire, Kaouther Ben Hania impose un réalisme intense à ses séquences, d’où une démonstration sans doute un peu appuyée, il n’empêche que ce long métrage s’inscrit dans un témoignage nécessaire sur la Tunisie post révolution, dans laquelle, hélas, le patriarcat règne de tout son poids.

ANNEE DE PRODUCTION 2017.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un uppercut venu de Tunisie, inspiré d'un fait divers réel. Le film fait froid dans le dos et mélange drame féministe et thriller tendu. Mariam Ferjani, superbe actrice de composition.

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