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LA CLASSE DE NEIGE

Nicolas est un petit garçon fragile, tourmenté et constamment inquiet. Il part en classe de neige. Son père se plait à lui raconter des histoires sordides, tandis que sa mère ne lui témoigne pas une affection débordante. L’enfant commence à faire des rêves et même des cauchemars dans lesquels il assiste à la mort violente de son père, dans des scènes toujours perturbantes. Il se lie d’amitié avec un autre garçon, Hodkann, à qui il confie ses pensées les plus sombres.

Claude Miller, le brillant réalisateur de L’Effrontée et de Garde à vue, s’empare du beau roman d’Emmanuel Carrère, et signe une adaptation très fidèle au livre. Le thème de l’enfance inquiète et peureuse lui sied bien, puisque Miller s’est depuis toujours intéressé à l’exclusion des êtres (on se souvient du moniteur efféminé de La Meilleure façon de marcher ou bien de l’adolescente rebelle de La Petite Voleuse), et il brode donc son récit autour de cet enfant de 10 ans, préférant se réfugier dans un univers peuplé de fantasmes et d’imaginaire, sûrement pour oublier ses piètres relations avec ses parents. Miller nous plonge dans la tête de ce gamin fébrile, au regard effrayé, et qui cultive un attrait pour la mort, très rare pour son jeune âge. La trame du récit déconcerte au départ, agrémentée de flash backs censés nous éclairer sur l’origine de ce comportement inhabituel chez un enfant. L’originalité du sujet est de nous faire rentrer dans un fonctionnement psychique, mais là où Claude Miller a eu tort, c’est d’avoir voulu apporter trop de séquences oniriques. En lisant le roman, ces passages coulaient de source, à l’écran ils posent problème, car ils sont trop explicatifs et finissent par devenir un peu vains.

Ce drame psychologique tente de mettre en lumière des traumatismes que l’enfant aurait enfoui en lui, et la neige tombant en abondance dans les décors extérieurs semble être une métaphore de la chape de plomb silencieuse que le gosse subit à l’intérieur de lui même. Mais le film manque certainement d’enjeux pour captiver tout du long sans faillir. La jolie interprétation du tout jeune Clément Van Der Bergh demeure le point fort à signaler, ainsi que dans un petit rôle, les débuts d’Emmanuelle Bercot, en institutrice, et qui se défend déjà fort bien. Alors même si Miller ne signe pas là son meilleur opus, son regard attendrissant sur l’enfance difficile garde un intérêt certain. Grand Prix du Jury à Cannes.

ANNEE DE PRODUCTION 1998.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un drame perturbant sur l'enfance traumatisée. Miller fait trop dans l'onirisme pesant. Sujet sensible malgré tout.

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