LA DOLCE VITA

Marcello Rubini a quitté sa province italienne pour devenir écrivain, mais a revu ses ambitions à la baisse en arrivant à Rome, où il devient finalement chroniqueur mondain d’un journal à sensations. Il fait le tour des lieux où il est susceptible de trouver des « scoops ». Un soir, las de la jalousie maladive de sa petite amie Emma, il sort avec Maddalena. Le lendemain, il rencontre Sylvia, une grande star hollywoodienne, dont la venue à Rome, fait fureur…

Federico Fellini avait entamé sa carrière de réalisateur sur les pas et dans la mouvance de Rossellini et appliqua le néoréalisme dans ses premières oeuvres, comme La Strada ou Les Nuits de Cabiria. La Dolce Vita marque ainsi un tournant décisif dans son esthétique et son style narratif: il va vers le baroque de façon appuyée et délaisse le récit en tant que tel pour raconter, sous la forme de tableaux de revues de music hall, la vacuité d’un monde en pleine décomposition. Dans cette fresque moderne, Fellini décrit l’inquiétude de personnages se livrant à des plaisirs dérisoires pour oublier leur angoisse de vivre. Une sourde inquiétude semble habiter cette galerie de spécimens mondains, englués dans leur extravagance usée, alors même qu’on les voit faire la fête, boire, séduire, faire l’amour, etc… A travers le regard du paparazzo ayant renoncé à produire de la vraie littérature, on assiste à une décadence généralisée (que les ligues religieuses jugeront scandaleuses à l’époque), à un déficit d’espoir avec la dégringolade progressive du héros principal, à une série de farces médiatiques (le faux miracle sous la pluie monté par des enfants escrocs, la chasse au fantôme dans une maison hantée, une tentative avortée d’orgie). Dans ce tableau de la futilité, l’auteur de Huit et demi dépeint un lieu (Rome) et une époque (l’Italie mal remise de la guerre) et débusque les mensonges d’une société qui ne croit plus en rien. Mais qui trouve encore l’enthousiasme devant la seule beauté d’une star de cinéma, campée par la sculpturale Anita Ekberg.

D’ailleurs, l’image ultra célèbre d’Anita se baignant dans la fontaine de Trévi hante depuis sa sortie les mémoires cinéphiles (et les autres aussi). Pourtant, c’est surtout Marcello Mastroianni qui prend possession du film, présent presque à chaque plan, avec sa nonchalance naturelle et sa séduction toute italienne. Dans un rôle modeste, on a l’immense bonheur de découvrir Anouk Aimée, quelques mois avant son sacre dans le Lola de Jacques Demy. Au risque de faire hurler les puristes, il faut tout de même remarquer les longueurs de certaines séquences (les fêtes chez les bourgeois donnent lieu à d’interminables échanges ou de plans frisant l’ennui), comme si Fellini ne s’était pas résolu à affiner son travail de montage. La Dolce Vita remporta la Palme d’Or à Cannes, classée d’emblée parmi les chefs d’oeuvres du 7e Art. Avec du recul, il n’est pas interdit de juger ce prix un brin surestimé.

ANNEE DE PRODUCTION 1960.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre charnière pour Fellini, dénonçant la décadence d'un monde en pleine déliquescence. Mastroianni classe comme tout, Anita Ekberg sublime. Palme d'Or 1960. Sinon un monument, en tout cas un film très important.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Une oeuvre charnière pour Fellini, dénonçant la décadence d'un monde en pleine déliquescence. Mastroianni classe comme tout, Anita Ekberg sublime. Palme d'Or 1960. Sinon un monument, en tout cas un film très important. LA DOLCE VITA