LA FEMME FLIC

Corinne Levasseur, inspectrice de police, est mutée en province, où elle se voit confier l’enquête sur la mort d’une fillette. Elle met à jour un réseau de prostitution enfantine dans lequel sont impliquées d’importantes figures locales. Le commissaire Porel lui demande d’abandonner l’affaire…

Comme avec Le Juge Fayard dit le Shériff , Yves Boisset reprend son style contestataire et propose un cinéma à la fois politique et policier. Traitant cette fois courageusement de thèmes comme la pédophilie et la corruption, il dénonce à nouveau l’impuissance de la justice face aux « puissants », des personnalités de haut rang, protégées par leur statut et qui commettent des crimes impunis. Boisset, la rage au ventre, fait oeuvre de témoignage à travers un récit très bien ficelé, alerte l’opinion publique sur ces agissements couverts au plus haut niveau de l’Etat. Dans cette chronique de la France contemporaine, l’aspect polar a toute sa place, mais également le portrait d’une femme pugnace et forte tête: cette inspectrice de police décidée à faire éclater une vérité gênante, éprise de justice, mais absolument pas soutenue par sa hiérarchie (là aussi comme le Juge Fayard). Ne s’avouant pas vaincue, elle mène de front son enquête et veut parvenir à ses fins. L’auteur de L’attentat filme cette héroïne avec passion et admiration et nous la rend attachante et très humaine.

Interprétée par Miou Miou, imposant son charisme et sa présence, dans un rôle peu habituel pour elle, cette femme flic possède du cran et des tripes, mais doit lutter seule contre tous. Convaincante d’un bout à l’autre du film, elle porte l’intrigue sur ses épaules. Boisset expose au grand jour les maux d’une société corrompue, capable de sacrifier l’innocence d’enfants sans défense, pour satisfaire des ordures que rien ne peut arrêter. Grande qualité aussi des seconds rôles, tenus notamment par Jean Pierre Kalfon, Niels Arestrup ou encore Jean Marc Thibault. Le métrage garde une force intacte de nos jours, grâce à son sujet osé, son traitement indomptable et son incontestable sincérité: bon nombre de ses détracteurs l’ont évidemment accusé de manichéisme à l’époque… En tout cas, le film ne se démonte pas et assume sa position jusqu’au final pessimiste. Ou réaliste??

ANNEE DE PRODUCTION 1980.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Polar politique et dénonciateur. Boisset ose montrer la face sombre des puissants. Miou Miou excellente actrice dans un rôle fort.

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