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LA FIEVRE DANS LE SANG

Quelques mois avant la crise financière de 1929, en plein Kansas, Bud Stamper, un étudiant, est amoureux de Deanie Loomis, qu’il souhaite épouser. Son père ne tient pas à ce mariage car leur rang social est supérieur à celui de la famille de la jeune fille. Alors Deanie va progressivement sombrer dans une sorte de dépression, comprenant que tout s’oppose à la réalisation de leurs rêves…

Elia Kazan demeure encore aujourd’hui, malgré ses agissements et ses choix discutables dans sa vie privée, un des meilleurs metteurs en scène américains, auteur de classiques aussi forts qu’ Un tramway nommé Désir ou Sur les Quais. Pourtant, son film le plus lyrique, le plus poignant et dont l’écriture est la plus fine est sûrement cette merveilleuse Fièvre dans le sang. Sur fond d’analyse sociale (la crise de 1929 bouleverse les vies et les comportements de chacun), voici un des mélodrames les plus intenses de tout le 7e Art. Une puissante mélancolie enveloppe peu à peu le propos, l’apprentissage de la vie et de ses désillusions y est cruel et d’une violence psychologique tranchante. Ces beaux jeunes gens s’aiment d’amour sincère, dans des milieux sociaux opposés, leur famille respective ne jurant que par le travail, l’argent et par dessus tout par un schéma très sclérosé du couple. Pas de sexe avant le mariage, au point de culpabiliser leurs enfants d’avoir des désirs, des pulsions comme tout individu. Kazan montre à la perfection le poids des conventions, les ravages causés par un puritanisme galopant et dominant tous les esprits.

Et tant pis si cette aliénation mène la jeune Deanie vers une sorte de démence, les mentalités restent encrassées et engluées dans leur fonctionnement néfaste. Le scénario de William Inge est d’une intelligence affutée, ne traitant jamais l’idylle amoureuse avec mièvrerie, les sentiments y sont sublimés au contraire. La répression, écrasant ces êtres dont le coeur a le tort de battre trop fort, entraîne logiquement le récit vers le drame que l’on pressent. Warren Beatty dans son tout premier rôle affiche une beauté éclatante qui rappelle celle de Brando jeune. Et il y a surtout Natalie Wood, Star en devenir avant le triomphe de West Side Story, et qui déploie ici une gamme de jeu stupéfiante: elle est déchirante, légère ou  blessée au plus profond d’elle même. Il est tout à fait impossible de l’oublier quand on l’a vu investir ce rôle. La scène finale fera verser encore longtemps les larmes des plus endurcis. La marque indélébile d’un film à la sensibilité foudroyante.

ANNEE DE PRODUCTION 1961.

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

La synthèse parfaite de tout le cinéma de Kazan. Un mélo Majuscule. Natalie Wood suffocante d'émotion.

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