LA FLEUR DU MAL

François Vasseur revient d’un long séjour aux Etats Unis, dans la belle maison familiale bordelaise. Il est accueilli par son père Gérard, remarié avec Anne Charpin, qui se présente en tête de liste aux élections municipales. Il retrouve aussi sa cousine Michèle, la fille d’Anne, dont il a toujours été amoureux, ainsi que la délicate et dévouée Tante Line, habitée par un lourd secret. Un tract anonyme vient révéler les turpitudes passées de la famille et troubler la quiétude apparente…

Comme il l’a souvent fait avec grand bonheur et délectation, Claude Chabrol pénètre à nouveau dans le noyau dur d’une famille de la bourgeoisie bordelaise, pour en dénicher les zones d’ombres et les secrets les plus inavouables. Le clan Vasseur Charpin semble bien sous tous rapports, mais sous le vernis, une culpabilité flottante tapie dans les recoins de chaque personnage et sûrement des actes pas très catholiques vont peu à peu être exhumés du passé. Tranquillement et de manière feutrée, Chabrol déroule son intrigue, sans user de grands rebondissements, par petites touches il pointe du doigt les soupçons de consanguinité, de tromperie, et peut être même d’assassinat. Autour de cette élection qui se prépare, tout doit être lisse, net, et justement ce qui intéresse l’auteur de La Cérémonie, c’est le désordre, le scandale enfoui, et il prend un malin plaisir à percer à jour des protagonistes pas aussi propres qu’ils en ont l’air. Chabrol dresse aussi au passage un portrait au vitriol des ambitions politiques de son héroïne, jouée remarquablement par Nathalie Baye. L’hypocrisie du chef de famille est fort bien rendue par Bernard Le Coq , parfaitement antipathique et abject. Enfin, le beau personnage central de la tante Line, incarnée par la superbe Suzanne Flon, cristallise tous les tourments qui habitent l’atmosphère générale.

Avec une ironie mordante, Chabrol s’immisce dans l’âme humaine pour en sonder les plus sombres pensées, cependant personne n’est véritablement méchant ou pervers, une quasi « normalité » s’est installée au milieu des faux semblants, ce qui n’en demeure pas moins effrayant. On pardonnera au cinéaste de rempiler avec ses thèmes favoris comme les non dits, la culpabilité et le mensonge, il sait très bien les agencer pour nous donner envie de suivre sa narration. Le jeune couple, formé par Benoit Magimel et Mélanie Doutey, apporte aussi une fraicheur bienvenue et qui permet à cette Fleur du Mal d’être une des dernières grandes oeuvres du réalisateur. Ses influences hitchcockiennes atteignent là leur apogée.

ANNEE DE PRODUCTION 2003.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un des derniers très bon Chabrol. Secrets, culpabilité et faux semblants. Casting aux petits oignons.

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