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LA GRANDE ILLUSION

1914, première guerre mondiale. Deux soldats français, le lieutenant Maréchal et le Colonel de Boeldieu, sont faits prisonniers dans un camp tenu par le commandant Von Rauffenstein, raffiné et respectueux. Ils sympathisent, mais ils ne perdent pas de vue leur objectif: tenter à tout prix de s’évader…

Un des réalisateurs français les plus réputés, Jean Renoir, parvient sans doute pour la première fois au cinéma à faire un film de guerre sans combats ni batailles. La Grande Illusion, sorti à l’aube du conflit mondial et se déroulant au cours du premier, tient presque de mise en garde contre un nouvel embrasement entre les peuples. Renoir cherche à abolir les frontières entre les classes sociales en mettant au centre du récit des hommes qui viennent de milieux différents et qui se retrouvent cependant dans la même galère (captifs ), ce qui les met au même niveau. Dans ce microcosme, on retrouve l’honneur, l’ordre et le respect mutuel, des valeurs chères à toute société aristocratique. Film profondément pacifiste grâce notamment aux dialogues éblouissants de Charles Spaak, La Grande Illusion conte en filigrane l’histoire de personnages mus par le désir de s’évader, embrasser de nouveau cette liberté dont on les prive, quitte à nouer des camaraderies un peu fausses qui n’auront plus de raison d’être en dehors du camp. Renoir se garde bien des leçons de morale, dénonce les barrières géographiques et idéologiques et trace des portraits de soldats complexes, loin des clichés, faisant d’ailleurs de son oeuvre une ode à l’humanisme universel, évidemment plus que subversif à cette époque troublée. Pour le cinéaste, l’espoir demeure qu’en temps de guerre, les combattants peuvent rester des hommes malgré tout, au delà de leurs différents et de leurs clivages sociaux et les luttes fratricides. Le président Roosevelt lui même déclarera que « tous les démocrates du monde doivent voir ce film ».

La grandeur et la réputation du film tient aussi à son casting éternel: Jean Gabin, prolongeant son personnage populaire de Pépé le Moko, sorte de double de Renoir lui même, compose une de ses meilleures prestations, Pierre Fresnay incarne Boeldieu avec tenue symbolisant une aristocratie en déliquescence, Marcel Dalio représente le juif qui a réussi son ascension dans la société française. Enfin, l’immense Eric Von Stroheim impressionne dans le rôle du commandant allemand avec sa raideur prussienne et son accent singulier. Le bref interlude « paisible » de la dernière partie inclut une romance entre Maréchal et une paysanne allemande veuve de guerre (incarnée par Dita Parlo), comme pour apporter un répit à la tourmente générale. La Grande Illusion compte en tout cas parmi les chefs d’oeuvres de Renoir avec La Bête Humaine et La Règle du Jeu et a été classé à juste titre comme un des plus beau films du cinéma mondial.

ANNEE DE PRODUCTION 1937.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un des piliers essentiels du 7e Art. Construit avec intelligence et humanisme par Renoir, rarement aussi brillant. Gabin Fresnay Von Stroheim trio parfait. Le terme de chef d'oeuvre n'est pas galvaudé.

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