LA LIGNE

Après avoir violemment agressé sa mère, Margaret, 35 ans, doit se soumettre à une mesure d’éloignement. Mais cette distance ne fait qu’exacerber son désir de se rapprocher des siens… Elle observe la maison de loin, attend de croiser ses deux autres soeurs pour tenter d’avoir un contact régulier avec son clan.

Autrice du déroutant Home, Ursula Meier, d’origine franco suisse, n’avait plus tourné depuis plus de dix ans et son Enfant d’en haut, Ours d’argent à la Berlinale. Son retour derrière la caméra était donc attendu et scruté avec d’autant plus d’impatience. Cette fois, elle signe un drame âpre autour d’une famille dysfonctionnelle, nourrie par les coups, la violence physique et psychologique, et par des relations passionnées. La mère et la fille ainée s’affronte d’emblée dans une séquence d’ouverture choc, nous plaçant au coeur d’un inconfortable conflit dont on sait qu’il va être terrible. Ursula Meier s’y entend pour plonger le spectateur dans un climat oppressant, sans forcément livrer toutes les clefs des origines du « mal », nous laissant libre d’avoir une interprétation ouverte (est ce la jalousie qui a gangréné ce rapport mère/fille? est ce leur don pour la musique qui au lieu de les réunir les a séparé? Est ce l’inconséquence amoureuse de la mère qui explique une éducation médiocre des enfants?). La Ligne est également en creux le portrait d’une fille aussi rebelle que violente, sûrement en carence affective, qui a besoin de taper fort pour obtenir un peu d’attention, en cela le scénario ne fait pas dans la finesse ou l’implicite, on comprend bien qu’une incommunicabilité de longue date a pourri l’amour entre les deux femmes (la scène de leurs « retrouvailles » à quelques minutes de la fin le décrit parfaitement).

La coscénariste Stéphanie Blanchoud se trouve être justement l’actrice principale, révélant un jeu étonnant de fureur, face à la plus expérimentée et toujours excellente Valéria Bruni Tedeschi, en maman culpabilisante et autocentrée. Les autres rôles, même « mineurs », sont tenus par un casting impeccable (India Hair, Benjamin Biolay, Dali Benssalah). Eprouvant et interrogeant la frontière entre l’amour et la haine, cet affrontement familial met mal à l’aise, émeut aussi beaucoup, et donne en tout cas envie de franchir cette ligne imposée, pour aller chercher des réponses à ces comportements humains démentiels.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Brutal, sec, et étouffant, un drame familial dense et réalisé sans concessions par Ursula Meier. Actrices excellentes, dont la révélation Stéphanie Blanchoud.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Brutal, sec, et étouffant, un drame familial dense et réalisé sans concessions par Ursula Meier. Actrices excellentes, dont la révélation Stéphanie Blanchoud. LA LIGNE