Hélène Noblet est une femme mariée, avec deux grands enfants, une belle maison, et un…jeune amant. Hélas, elle le retrouve un jour mort chez lui, assassiné. Comme elle compte garder son secret pour elle, elle ment à tout le monde. Jusqu’au moment où un maitre chanteur, Henrico, l’aborde pour lui soutirer de l’argent, la menaçant de tout dévoiler à son mari…
Le réalisateur de ce petit polar nous vient de Belgique, s’appelle Etienne Périer et avait déja connu un succès relatif avec son précédent long métrage Un Meurtre est un meurtre. Il semble vouloir rester dans la même veine et louche même carrément du côté de Chabrol, avec sa description d’une bourgeoisie hypocrite, engluée dans un adultère, et qui va être la clef du drame. Il y a beaucoup de similitudes avec le célèbre La Femme infidèle , sans en avoir les qualités ni le génie. Chabrol sait parfaitement instaurer l’angoisse et le soupçon, en utilisant une mise en scène astucieuse et soignée. Mais Périer se contente, lui, d’une mise en images très « plan plan », sans idées, sans signature particulière. Et du coup, au bout de vingt minutes, une fois installés les enjeux, on frise l’ennui poli. Il accumule les lieux communs, les séquences attendues. Au niveau de l’intrigue, il multiplie les fausses pistes et les rebondissements improbables, ce qui nous tient difficilement en haleine.
La Main à couper bénéficie par contre d’une distribution de qualité avec des comédiens reconnus pour leur talent. En premier lieu, Michel Bouquet incarne le mari cocu (là aussi comme chez Chabrol) avec application, Léa Massari l’épouse infidèle très crédible, et Bernard Blier fait le commissaire de police avec sa bonhommie habituelle. Mais celui qui sort du lot, c’est Michel Serrault, parfaitement imbuvable dans un rôle d’ignoble maitre chanteur. A noter aussi une pirouette finale tordue que n’aurait pas désavoué Hitchcock. Il manque surtout du punch et de la consistance à ce thriller par ailleurs pas désagréable à suivre.
ANNEE DE PRODUCTION 1974.