Peyton Flanders a fait une fausse couche à la suite du suicide de son mari, un gynécologue accusé d’attouchements sexuels sur ses patientes, dont une, Claire Bartel a dénoncé ses agissements à la justice. Peyton se fait alors engager comme baby sitter chez les Bartel, récemment jeunes parents, afin de se venger et briser progressivement leurs vies…
D’abord scénariste, l’américain Curtis Hanson voit sa carrière décoller et devenir réalisateur au début des années 80, il signera notamment un sympathique thriller marquant Faux Témoin, avant de concocter cet autre polar psychologique fort bien rythmé et bigrement efficace. La trame de son scénario tourne autour d’une jeune femme mentalement perturbée, une jolie blonde aux apparences angéliques, bien décidée à faire payer une gentille famille de ses malheurs passés. Hanson installe son récit avec intelligence et un sens du suspense très habile, apportant des touches d’angoisse bien dosées et une ambiance peu à peu malsaine. Sa réalisation, sans atteindre le génie d’un Hitchcock, sait se faire adroite et toute au service de cette terrible histoire de vengeance.
L’atout majeur du métrage reste tout de même son héroïne malfaisante, jouée par Rebecca De Mornay, une actrice intéressante, dont la carrière hélas n’a pas eu de vraies fulgurances depuis. En jolie blonde solaire, elle instille une méchanceté jouissive à son personnage et se montre inquiétante au possible. Une nounou d’enfer et timbrée rentrée depuis au panthéon des figures diaboliques du cinéma américain de ces « nineties », dans lesquelles ce genre d’excellents polars étaient monnaie courante. On retrouve aussi avec beaucoup de plaisir, dans un rôle plus mineur, Julianne Moore, à ses débuts, et déjà absolument formidable. Le film a obtenu à juste titre le Grand Prix du Festival de Cognac.
ANNEE DE PRODUCTION 1992.