En pleine période de prohibition, Jimmy, un jeune orphelin de 15 ans à peine, se retrouve en maison de correction pour avoir protéger un contrebandier du nom de Kelly. Condamné à 3 ans pour ne pas avoir dénoncé le coupable, Jimmy tente de se faire une place dans cet univers difficile, au milieu des jeunes délinquants…
Avant la création du Code de censure Hays, mis en chantier en 1934, un certain cinéma américain surfait sur la vague des sujets un peu à la mode et plutôt tabous, comme celui du milieu des gangsters, largement salués par des films comme Scarface. Ici, le récit évoque, sans trop s’apesantir, sur la contrebande d’alcool, qui vaut au jeune héros Jimmy d’écoper de trois ans de maison de correction. Après une scène d’ouverture émouvante où le gamin perd sa mère, la narration s’enlise dans un sentimentalisme outrancier, que ne vient pas rattraper une réalisation absente de Howard Higgin (un tâcheron des studios Universal, totalement oublié!). Bien sûr, le film peut toujours prétendre délivrer un témoignage « choc » des conditions de détention et d’isolement des jeunes délinquants, dans des institutions pire que la prison. Mais ça s’arrête là, et surtout le traitement reste en surface et a considérablement vieilli.
L’intrigue tourne donc autour de cet adolescent enfermé et luttant pour sa survie, interprété par Junior Darkin, le jeune acteur qui était Huckleberry Finn dans le Tom Sawyer de John Cromwell et qui mourut à 19 ans seulement. Il n’est pas gâté par son rôle et ne peut guère déployer ses facultés. Le truand pétri de lâcheté est servi par Pat O’Brien, un comédien terne peu excitant. Par contre, au détour de trois séquences, il y a la tornade Bette Davis, alors au début de sa carrière, éclatante de présence, avec son jeu déja magnétique. Pourtant, elle doit se contenter du petit rôle de la « pépée du gangster », indigne de son rang. Cette oeuvre datée et inconsistante peut à la limite être vue dans le seul but de profiter de cette immense actrice en devenir.
ANNEE DE PRODUCTION 1932.