Jill et Philip, un couple d’américains, se sont installés à Paris avec leurs deux enfants. Depuis leur emménagement, leur couple bat de l’aile. Jill sent son mari s’éloigner. Lorsque leurs enfants sont brusquement enlevés, la jeune femme se voit soupçonnée par la police, ayant fréquemment des troubles de la mémoire. L’enquête s’enlise…
Et nous avec, il faut bien malheureusement l’avouer! Qu’est il advenu au pourtant très bon René Clément, auteur d’oeuvres majeures comme Plein Soleil ou Jeux Interdits, pour avoir tant échoué avec cette incursion « américaine » (bien que tournée à Paris)? A vouloir tenter l’alliage d’une intrigue dramatique classique (une crise de couple) à celle d’une affaire louche d’enlèvements d’enfants, il a signé un scénario indigent, partant dans tous les sens, et dont la confusion totale laisse pantois! A vrai dire, il semblerait plutôt qu’il ai couché quelques idées en vrac sur un bout de papier sans les assembler, les agencer et les rendre un minimum crédibles ou harmonieuses! Ce loupé se trouve accentué par une réalisation insipide provoquant plus la torpeur et l’ennui que le suspense annoncé et Clément ne semble pas impliqué dans un récit qu’il délaisse inexorablement. La seule chose à sauver de ce naufrage serait éventuellement la photo signée Andréas Winding, il a donné à ses images une espèce d’effet vaporeux (le début surtout avec ce passage de la péniche sur la Seine dans une brume inquiétante), mais ça ne suffit pas du tout à créer un véritable mystère.
Au centre de ce ratage regrettable, toute l’attention se porte évidemment sur l’héroïne campée par Faye Dunaway, alors en pleine gloire aux Etats Unis après son superbe Bonnie and Clyde, et qui joue là le rôle de cette mère déphasée, épouse pétrie de doutes et enfin accusée de kidnapping! Ce n’est pas qu’elle est mauvaise, mais elle semble constamment se demander ce qu’elle fout là, à l’instar de son partenaire Franck Langella. Notons quand même la présence de quelques minutes de Maurice Ronet et dans une apparition fugace Patrick Dewaere (curieusement non crédité au générique), et une BO composée par un certain Gilbert Bécaud. Tous ces éléments positifs ne changent rien à l’affaire et cette Maison sous les Arbres est tombé dans un oubli mérité.
ANNEE DE PRODUCTION 1971.