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LA MEILLEURE FACON DE MARCHER

Pierre et Philippe sont moniteurs dans une colonie de vacances pour ados. L’un est aussi grande gueule et viril que l’autre est discret, cultivé, en quête d’identité. Un soir, par inadvertance, Pierre surprend Philippe habillé en femme dans sa chambre. Dès lors, il ne cesse de le « chambrer », d’abord gentiment, puis de manière de plus en plus agressive et prononcée. Leurs rapports deviennent « compliqués »…

Ancien assistant de Truffaut auprès duquel il a tout appris, Claude Miller saute le pas et tente sa chance en tant de réalisateur à part entière avec ce premier long métrage tout à fait original. Situé dans le cadre bucolique d’une colonie de vacances, le script explore avec sensibilité les rapports dominant/dominé à travers la relation ambigue entre deux jeunes hommes aux antipodes l’un de l’autre. Par les brimades subies par le plus « faible » des deux, Miller montre la portée de la violence verbale, du comportement machiste face à celui servant de bouc émissaire parce qu’il n’est peut être pas « comme tout le monde ». Les fonctions sont typées d’emblée, le bien et le mal définis à l’avance et une fois pour toutes. Film sur l’intolérance, La Meilleure façon de marcher n’oublie pas d’être parfois drôle, profondément cruel souvent, et fait preuve d’une justesse de ton par le talent de conteur de Miller. Avec pareil sujet, d’autres moins habiles auraient versé dans la pantalonnade vulgaire. L’idée du « travestissement » n’induit pas forcément un traitement narratif autour de la question de l’homosexualité, elle la suggère seulement: par contre, poussé à bout, la victime fait éclater sa révolte au fur et à mesure pour laisser entendre sa voix et faire cesser l’oppression.

Pour le casting, l’auteur de Garde à Vue a fort bien orchestré l’association de deux acteurs au tempérament contraire et qui tiennent leurs rôles tout comme il se doit. Patrick Dewaere, auréolé depuis Les Valseuses du statut que l’on sait, incarne le « macho » de base, bien trop sûr de lui (quoique), goguenard et au jeu ébouriffant d’aisance. Patrick Bouchitey, lui, campe le moniteur gracile, introverti et sa vulnérabilité fait merveille. Leurs partenaires (Claude Piéplu en inénarrable directeur de centre, Christine Pascal en douce petite amie, un tout jeune Michel Blanc avant sa consécration avec la troupe du « Splendid ») contribuent également à la réussite de ce métrage étonnant, questionnant la « norme ». Et ce n’est pas le final, présentant un « équilibre » dont on est pas dupes, qui enlève quoique ce soit à la maitrise de l’ensemble.

ANNEE DE PRODUCTION 1975.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une formidable réussite pour un premier film: celui de Claude Miller qui impose sa marque et sa sensibilité d'auteur. Tandem Dewaere/Bouchitey inoubliable.

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