Le publiciste Roger Thornill se retrouve par erreur dans la peau d’un agent secret. Pris entre une mystérieuse organisation cherchant à le supprimer et la police qui le pourchasse, Thornill est dans une situation très inconfortable. Il fuit à travers les Etats Unis, fait la connaissance d’une jolie blonde, Miss Kendall, tombe amoureux d’elle, mais est elle vraiment ce qu’elle prétend? Thornill court après une vérité qui le dépasse…
La Mort aux Trousses reste à tous points de vues l’oeuvre la plus vertigineuse et la plus divertissante de toute la carrière d’Alfred Hitchcock, comptant pourtant bien des réussites majeures. Tous les aspects du film sont du cousu main: le scénario d’abord, entre espionnage, mystère, et course poursuites. Le rythme ensuite: endiablé et mené tambour battant, et ne laissant aucun répit aux spectateurs. La maestria de la mise en scène démontre une fois encore le talent inouï du maître du suspense pour composer des plans magnifiques, en restant au service de l’histoire qu’il raconte. L’élégance et la fluidité du récit nous entraine dans un tourbillon d’événements aussi incroyables que rocambolesques, tout en gardant le cap sur notre distraction permanente. De plus, le film est un fascinant voyage à travers l’Amérique, offrant des séquences d’anthologie que l’on ne compte plus (le meurtre aux Nations Unies, le train couchette et le baiser langoureux entre le héros et sa belle, la pagaille provoquée dans la salle des enchères, etc…), mais bien sûr celle qui a tant fait date demeure l’attaque d’un avion au beau milieu de nulle part. Hitch a su comme personne montrer que le danger peut venir de partout et surtout de là où on l’attend le moins.
Cette extraordinaire leçon de cinéma, toujours ludique, jamais pompeuse, nous est en prime livrée avec un maximum d’humour et de répliques ironiques ou drôles, venant souvent désamorcer le sérieux de situations ubuesques. Le héros, génialement campé par Cary Grant, tente de garder sa décontraction et son flegme quelque soit la tournure prise par cette course folle. L’acteur trouve là un de ses plus mémorables rôles et fête en plus sa quatrième collaboration avec Sir Alfred. Face à lui, la jolie Eva Marie Saint éblouit en femme au double visage et enfin James Mason est absolument parfait en inquiétant cerveau d’une organisation de malfaiteurs. Quand on ajoute à ce tableau déjà idyllique le final époustouflant sur les falaises du Mont Rushmore et une musique superbe composée par le fidèle Bernard Hermann, on peut aisément crier au chef d’oeuvre! Un terme souvent employé à tort et à travers aujourd’hui. Pas cette fois en tout cas!
ANNEE DE PRODUCTION 1959.