LA MORT EN DIRECT

Un homme, Roddy, une caméra greffée dans le cerveau, filme tout ce qu’il regarde. Une femme, Katherine Mortenhoe, s’enfuit pour mourir libre, apprenant qu’elle est atteinte d’une maladie incurable. Voulant échapper aux médias, en l’occurrence une émission de télévision, elle ne sait pas qu’elle est aidée par celui même qui la filme en permanence.

Cinquième long métrage de Bertrand Tavernier, et sans nul doute son plus original et audacieux, La Mort en Direct est une incursion atypique dans la science fiction pour l’auteur de Que la Fête Commence. Cette allégorie de la société spectacle, prémonitoire de l’émergence des télés réalités inondant nos écrans depuis le début des années 2000, propose également une réflexion sur la perversion du regard, le voyeurisme tentant les êtres humains, surtout lorsqu’il s’agit de contempler le malheur de l’autre. L’héroïne, une femme en sursis et attendant sa mort, est filmée à son insu pour être scrutée par des spectateurs avides de sensations fortes et de « tragédie réelle ». Tavernier dénonce les dérives de ces médias, dénués de toute déontologie et méprisant la notion d’éthique la plus élémentaire. Tourné dans la ville de Glasgow (à l’aspect volontairement vieillot), le film n’a pas d’âge (dans le sens où les paysages écossais semblent avoir figé le temps) et vu que le sujet évoque un futur possible, ce paradoxe en est une des grandes réussites.

Le scénario, malin et bien construit, fonctionne comme un thriller prenant avec cette folle poursuite contre le temps, accentuée par la traque infernale du corps dégradé. Le cinéaste a élaboré un casting international tout à fait inédit et aussi singulier que son récit: le duo Romy Schneider/Harvey Keitel surprend et séduit à la fois. Elle, vibrante évidemment dans ce rôle à fleur de peau où elle est magnifique, lui sidérant de justesse en homme caméra « ayant vendu ses yeux au diable », à l’aube de sa consécration avec ces rôles chez Scorsese. En belles cerises sur le gâteau, les participations de Harry Dean Stanton et Max Von Sydow complètent admirablement un ensemble déjà béton. Un des plus beaux films de Tavernier.

ANNEE DE PRODUCTION 1980.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Récit original et mené avec brio, réalisation inspirée et tandem Romy/Keitel mémorable. Une oeuvre puissante.

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