Un groupe de cinq personnes ne se connaissant pas est convoqué à passer une nuit dans une demeure lugubre (et possiblement hantée) par le propriétaire dandy des lieux, un certain Loden, inquiétant et obscur. Dès leur arrivée, des phénomènes étranges surviennent…
Plus qu’un cinéaste très talentueux, William Castle était surtout doué pour vendre ses petits films fantastiques de série B avec une publicité intelligente et ludique. Par exemple, pour ce film ci, il fit défiler des cercueils volants au dessus de la tête des spectateurs dans les salles de projection! Au niveau de son scénario, il ne faut pas être trop exigeant ni trop regardant sur la crédibilité de l’intrigue, prétexte à montrer une maison hantée, des squelettes sortis d’un bain d’acide, et donner l’impression que l’on est embarqué pour un tour de manège dans un train fantôme. Ces ingrédients inhérents au genre sont bien sûr exploités dans le but de terrifier, mais la production est fauchée et les effets visuels sont plus kitchs que réellement effrayants. Pourtant, ce bricolage presque amateur possède un indéniable côté attachant, et la grande originalité de son cinéma est que l’on tremble et l’on crie (enfin surtout ses personnages), tout en s’amusant en même temps. La naïveté de l’ensemble prête en effet à sourire. Cette Nuit de tous les mystères demeure une des plus savoureuses réussites de sa carrière.
Les portes qui grincent, les toiles d’araignées et les fausses têtes coupées en plastique sont autant de petites trouvailles que Castle distille au gré d’un script pas toujours très cohérent, où le second degré prend beaucoup de place. La présence au casting de Vincent Price, au faciès peu rassurant et habitué du genre, renvoie à une ambiance glaçante et à priori proche de l’épouvante. Il fera quelques années plus tard des merveilles dans les séries fantastiques de Roger Corman. A la fois roublard et astucieux, Castle peut se vanter d’avoir commis quelques oeuvres horrifiques avec des moyens très artisanaux. C’est en tout cas toujours un plaisir coupable de faire un tour dans ses fêtes foraines!
ANNEE DE PRODUCTION 1959.
