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LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

En France, en 1885, Eugénie travaille depuis vingt ans comme cuisinière pour le célèbre gastronome Dodin. Elle est considérée comme excellente dans son domaine. Au fil du temps, une relation affectueuse s’est développée entre elle et Dodin, exigeant quant aux résultats culinaires des différents plats qu’ils préparent…

Après Eternité en 2016, le cinéaste vietnamien Tran Ang Hung a fait son retour à Cannes en mai dernier pour présenter ce nouvel opus en compétition officielle. Il propose cette fois un véritable chant d’amour à la gastronomie française à travers le portrait de Dodin Bouffant, personnage fictif, héros d’un roman écrit par Marcel Rouff. Elaboré autour d’une mise en scène raffinée et élégante, le film nous sert un large défilé de mets délicieux, préparés sous nos yeux admiratifs dans les moindres détails, nous en apprenant beaucoup sur les recettes du pot au feu, de l’omelette norvégienne, de l’agneau savarin, etc, etc… Au détriment il faut le souligner du scénario! En effet, le récit ne comble pas tout à fait notre appétit cinéphile, avec ses long plans de cuisine, et surtout en faisant de la romance entre Dodin et Eugénie un fait presque anecdotique, tant il est seulement effleuré! C’est un peu comme si l’on avait refait La Grande Bouffe, les pets, le sexe et la débauche en moins, et la poésie en plus! Les dialogues veulent sonner « romanesque » à coups de bons mots d’esprit, mais apparaissent souvent lourds.

Quant au couple Binoche/Magimel, il se retrouve 25 ans après leur première rencontre dans Les Enfants du Siècle de Diane Kurys, et après avoir vécu une histoire d’amour à la ville, et Tran Ang Hung s’amuse à les réunir, dans une sorte de mélancolie silencieuse. Dans un rapport à la fois culinaire et sentimental, où leur affection apparait en filigrane. Juliette Binoche, comme à son habitude, est exquise, Benoit Magimel (récemment lauréat de deux Césars consécutifs) s’avère impeccable en gastronome au goût très sûr. On n’a pas à se demander  pourquoi le film est candidat à l’Oscar de la meilleure oeuvre étrangère: il s’agit surtout de mettre à l’honneur la magie de la cuisine hexagonale, reconnue comme une des plus fabuleuses au monde! Si ce long cours de cuisine donne sacrément faim et mérite plusieurs étoiles au Guide Michelin, cinématographiquement il ne décrochera tout de même pas la lune!

ANNEE DE PRODUCTION 2023

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une ode à la grande cuisine française mise en scène avec élégance, mais à la narration décevante. Binoche et Magimel réunis pour la seconde fois, remarquables.

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