LA PEUR

Irène Wagner, épouse du directeur d’une usine de produits pharmaceutiques, met fin à sa liaison avec son jeune amant, mais l’ancienne maitresse de celui ci la contacte peu après, pour la faire chanter. Bien qu’Irène lui ait acheté son silence, elle ne cesse de la harceler, la menaçant de tout révéler à son mari…

Inspiré d’une courte nouvelle de Stefan Zweig, ce film est aussi le cinquième de la collaboration fructueuse entre Roberto Rossellini et sa muse Ingrid Bergman. Leur dernier long métrage en commun aussi et sûrement leur moins réputé. Le maitre italien place son héroïne dans la peau d’une épouse coupable d’adultère et subissant bientôt le chantage d’une femme prête à révéler son secret à l’époux « naïf et crédule ». Une tension palpable s’empare alors du personnage principal, vivant dans l’angoisse perpétuelle d’être découverte, dans la peur de voir sa vie de femme mariée respectable voler en éclats. Rossellini adopte une narration linéaire, sans grands effets, simpliste même, tout en gardant un net penchant pour le néo réalisme, cher à son style de toujours. Le film est une étude de l’âme humaine, poussée dans ses retranchements, et accentue aussi le thème de l’incommunicabilité dans le couple, comme il l’avait si brillamment montré dans son sublime Voyage en Italie. Ici encore, ces époux souffrent de ne plus se parler, d’avoir laissé le vide prendre toute la place entre eux, et Rossellini refuse tout sentimentalisme pour décrire cet état de fait. Sombre dans son propos et traité tel un thriller noir, La Peur atteint une sorte d’épure que la critique et le public de l’époque n’ont pas su apprécier.

Avec sa durée très courte (1H15 à peine), le réalisateur de Rome Ville Ouverte tente d’aller à l’essentiel dans son scénario, sans fioritures, mais dont on peut du coup regretter qu’il ne soit pas un peu plus complexe. Le plaisir immense vient bien sûr d’Ingrid Bergman, frémissante et superbe à l’aube de sa quarantaine, totalement débarrassée de ses artifices de star hollywoodienne. Elle campe là un de ses personnages les plus vulnérables. Sur une intrigue que n’aurait pas désavoué Hitchcock, cet opus de Rossellini, loin bien sûr de ses puissantes oeuvres passées, doit s’appréhender comme un bon film à voir néanmoins.

ANNEE DE PRODUCTION 1954.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un drame de couple mineur dans la carrière de Rossellini, clôturant son association avec Ingrid Bergman, toujours parfaite.

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