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LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX

Alma, bourgeoise vivant seule dans une grande maison bordelaise, rencontre Mina, une jeune femme d’un rang social plus pauvre. Elles se rendent dans la même prison où sont détenus leurs conjoints respectifs, à qui elles rendent visite pour des parloirs réguliers. Alma propose à Mina de l’héberger et les deux femmes deviennent progressivement amies…

Réalisatrice révélée en 1989 par le rugueux Peaux de Vaches, Patricia Mazuy tourne assez peu, essayant toujours de trouver des sujets singuliers à traiter et pour son dixième long métrage, elle élabore cette  comédie dramatique avec la collaboration au scénario des auteurs Pierre Courrège et François Begaudeau. Cette histoire d’une amitié féminine improbable sur fond de lutte des classes comporte une exigence indiscutable au niveau des dialogues et de la psychologie de ces personnages que tout oppose ( parcours de vie, classe sociale, goûts, projets d’avenir). Au départ, on est séduit par cette rencontre entre deux êtres liés par un seul point commun (l’incarcération de leur mari) et qui développent une relation curieuse, chacune y trouvant son propre intérêt. Alma souffre de solitude affective, tandis que Mina veut changer de vie et de lieu de résidence. Le film va pourtant suivre une route plus incongrue, quelque part entre le drame social, des pointes de comédie et virer même au thriller trouble à la manière de Chabrol. Patricia Mazuy s’efforce de ne pas rester figée dans un seul mouvement, mais n’évite pas toujours les clichés ( les amis d’Alma qui prennent Mina pour sa femme de ménage parce qu elle est maghrébine, Mina se révélant forcément mal intentionnée en truandant sa bienfaitrice). Du coup, le récit sûrement trop « dispersé » dans ses intentions aboutit à un résultat d’ensemble moyennement convaincant.

Déjà réunies dans le dernier Techiné Les Gens d’à côté sorti au début de l’été,  le tandem d’actrices composé d’Isabelle Huppert et d’Hafsia Herzi se renoue avec un plaisir évident de jouer ensemble. L’aînée compose un personnage inattendu entre cocasserie et fêlure (toujours très nuancé), tandis que l’interprète révélée de Graine et le Mulet parvient à donner une épaisseur à cette femme partagée entre la reconnaissance et son manque de scrupules. Pour elles et pour une louable tentative de conter une double émancipation féminine, La Prisonnière de Bordeaux mérite néanmoins le détour.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Forte pour l'écrit mais moins avisée dans sa mise en scène, Patricia Mazuy ne séduit qu'à moitié. Malgré ses deux actrices très bien ajustées Huppert et Hafsia Herzi.

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