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LA RAISON D’ETAT

Lorsqu’un avion transportant 140 enfants explose en plein vol à cause de missiles, un professeur et sa collaboratrice, Angela Ravelli, découvrent que le responsable n’est autre qu’un haut fonctionnaire, ayant acheté des armes illégalement. Ils décident d’enquêter pour découvrir quelle est la véritable raison qui l’a poussé à accomplir cet acte. Mais, très vite, le professeur est victime d’un « malencontreux « accident et il meurt…

André Cayatte, ancien avocat de renom, a entamé une carrière cinématographique dans les années 50 et n’a eu de cesse de traiter des sujets polémiques et controversés. Après sa série de films avec Annie Girardot ancrés dans la France de Pompidou (Mourir d’aimer, Il n’y a pas de fumée sans feu, A chacun son enfer), il s’attaque à un thème ô combien épineux: celui de la vente illicite d’armes dans lesquels les gouvernements des grandes puissances mondiales ont pris chacun leur part. La France y compris. Il dénonce donc des magouilles, des manipulations, des complots militaro industriels et en fait la trame de ce drame politique noir. Cayatte a du cran d’accuser ainsi les institutions en place, même sous couvert de fiction, car on sait bien que ce qu’il décrit n’est hélas pas loin de la réalité. Condamnant le cynisme d’une mécanique instauré par un pouvoir sans scrupules, il a dressé un scénario implacable et sombre, mené tambour battant. Toutefois, il n’évite pas un manichéisme poussif lorsqu’il dépeint les responsables de ces malversations et les montrent sous un jour diabolique. Un peu plus de nuances aurait davantage profité au récit, par ailleurs bien agencé et dialogué par Jean Curtelin.

Ce film pamphlet souffre aussi d’une mise en scène un peu bâclée, on sent l’urgence du réalisateur à démontrer ses accusations et son réquisitoire, mais il ne s’embarrasse pas de subtilité pour y parvenir. Il met en avant de vrais « pourris » se cachant derrière la fameuse Raison d’Etat comme le personnage joué par Jean Yanne (décidément ces emplois lui collaient à la peau) ou encore Michel Bouquet en chef des services secrets inquiétant et fourbe à souhait. Face à eux, la pierre angulaire du film est Monica Vitti, l’actrice italienne et muse d’Antonioni, et qui défend là son désir de vérité, au prix de sa vie. Elle est fort crédible et émouvante. La démarche de Cayatte, pour aussi courageuse qu’elle soit, paraît datée. Du moins sur la forme. Car sur le fond, ces scandales politiques restent encore hélas d’actualité.

ANNEE DE PRODUCTION 1978.

 

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Oeuvre coup de poing dénonçant les ventes d'armes. Cayatte accuse avec ses gros sabots. Monica Vitti impliquée.

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