LA REINE MARGOT

Août 1572: Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX, est belle, jeune, catholique. Pour renforcer la France, Catherine de Médicis, sa mère, la marie de force au protestant Henri de Navarre, futur roi Henri IV. Mais le massacre de la Saint Barthélémy change la donne… Sacrifiée à la Raison d’Etat, Margot va cependant connaitre l’amour avec un autre huguenot, le seigneur de La Môle…

La Reine Margot , directement adapté du roman d’Alexandre Dumas, scelle l’alliance entre la grosse production très ambitieuse (avec Claude Berri en chef de projet) et le film d’auteur personnel, mené par Patrice Chéreau. Car au delà de la trame historique sur l’état de la France en 1572, la véritable aspiration du réalisateur a été de faire un film flamboyant sur une famille dysfonctionnelle et maléfique avec son lot de trahisons, de lutte pour le pouvoir, d’inceste et surtout de traiter de l’affrontement terrible entre catholiques et protestants. Une guerre de religion qui sert de toile de fond à ce scénario brillamment écrit par Chéreau avec l’aide de Danièle Thompson. Ainsi, le film démarre par une succession de scènes collectives spectaculaires (le mariage fastueux entre Margot et Navarre, la fête au Louvre, le massacre de la St Barthélémy), puis la mise en scène se resserre sur les individus, leurs desseins, et la caméra se rapproche au plus près des visages, comme pour mieux sonder leurs âmes. Chéreau ne tente pas d’éclaircir les enjeux historiques, il s’en sert pour exposer les passions vives, montrer les corps se battre, se toucher et s’enlacer aussi dans des ballets d’amour et de haine mêlés. Furieusement baroque, directement inspiré par le théâtre, La Reine Margot s’impose surtout comme un opéra violent où la chair et le sang semblent imprimer chaque centimètre de pellicule. Le romanesque et la romance entre Margot et La Môle ne prennent pas plus de place que les rapports troubles entre Catherine de Médicis et ses enfants: le réalisateur de L’homme Blessé cherche à traiter de l’intime avec une troupe d’acteurs dirigée au cordeau.

Dans le rôle titre, Isabelle Adjani rentre idéalement dans la peau de Margot, toujours aussi belle, mais sa présence et son jeu ne font pas pour autant d’ombre à tous les autres: Daniel Auteuil incarne un Navarre complexe, Vincent Pérez est un séduisant La Môle et puis il faut saluer tous les « petits » rôles (Pascal Greggory, Jean Claude Brialy, Asia Argento, Dominique Blanc, etc…). Deux mentions spéciales reviennent à Virna Lisi (Prix d’Interprétation à Cannes) pour sa ténébreuse Catherine de Médicis et Jean Hugues Anglade composant un Charles IX époustouflant (son meilleur rôle avec 37,2 le matin). Le film a connu un succès public conséquent et fut consacré par 5 Césars (dont un pour Adjani). Cette vision décadente de l’Histoire, malmenée par Chéreau, soutenue par la musique envoutante de Goran Bregovic, a fait la fierté de notre cinéma hexagonal.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Dumas adapté de manière très moderne et avec flamboyance par Patrice Chéreau. Sa mise en scène en jette et son style personnel s'allie avec la grosse production historique. Brillant casting où Adjani (pourtant magnifique) se fait presque voler la vedette par Anglade et Lisi.

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